Afterz
4.8
Afterz

BD de Charles Berbérian (2017)

Un monde d'une grande vacuité

Depuis que Berberian et Dupuy ne travaillent plus ensemble, je suis moins touché par leurs travaux. Cependant, le duo fonctionnait aussi par leurs individualités et il serait dommage de passer à côté des travaux de Charles Berberian qui continue son petit bonhomme de chemin dans la bande-dessinée. « Afterz » propose une série de strips sur les afters, à savoir les fins de soirées au bout de la nuit à coucher ou papoter sur la vie. Le tout est publié chez Audie (donc Fluide Glacial) après avoir été prépublié dans Grazia.


Deux meilleures amies vivent une existence de fêtardes branchées. Elles vont dans les vernissages et les soirées chics, rencontrent des stars ou des artistes… Et débriefent de tout cela. Mais qui dit monde de la fête, dit vacuité. Et c’est ce que nous décrit Charles Berberian : de pseudos réflexion sur la vie, des remarques complètement décalées… Finalement, on se dit que l’auteur boucle l’évolution logique : après la petite bourgeoisie de « Monsieur Jean », devenu « Boboland », on finit chez « Afterz ».


On a ainsi droit à un strip vertical par page. Au fur et à mesure des personnages récurrents, Berberian construit un petit microcosme. Si la satire est bien là, l’intérêt l’est moins. Il n’est pas aisé de décrire un monde où le vide est si présent. En présentant ces pseudo-réflexions, on reste un peu dubitatif. On a grand peine à s’identifier aux personnages ou même à éprouver de l’empathie. Comme ces jeunes femmes vivent dans une sorte d’ambiance ouatée, où l’on ne ressent pas grand-chose, nous aussi on reste de côté.


Malgré tout, il ne faudrait pas nier à Berberian quelques strips réussis. L’auteur a un talent bien connu et il le montre ici. Mais son sujet en lui-même ne vaut pas un livre. Après quelques pages, l’ensemble tourne en rond et on finit par décrocher.


Pour mettre en image ce petit monde, Charles Berberian fait des choix graphiques audacieux, notamment dans les couleurs. Si cela retranscrit bien l’univers festif, ce n’est pas forcément très abouti. Au niveau de dessin, pas de surprise dans le trait du dessinateur. C’est toujours aussi doux et expressif en quelques traits.


Cet « Afterz » est bien fade et finalement creux. Sachant que les strips ont été réalisé pour Grazia qui traite de l’actualité « mode, luxe, beauté, people… », il est en réalité destiné à un public bien particulier. Si vous n’êtes pas dans la cible idoine, vous pouvez passer votre chemin.

belzaran
5
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le 19 mai 2019

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belzaran

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