Une critique que je mettrai à jour suivant mon avancement dans cette série. Nous traiterons ici de Ajin de Tsuina Miura (scénariste) et Gamon Sakurai (scénariste et dessinateur)



Tome 1 - Blackmill, Spirit of Life en musique d'ambiance.



Commençant par tuer son protagoniste en le précipitant sous les roues d'un poids-lourd lancé à pleine vitesse, Ajin prend son lecteur par surprise et détourne momentanément les codes établis : Exit le schéma classique dans lequel le suspens repose sur les diverses menaces pesant sur la vie de notre héros. Le parti-pris intéresse, intrigue et on se surprend à dépasser nos premiers aprioris pour poursuivre plus avant dans un tome qui intrigue.


Ajin le tout naturellement sous-titré semi-humain nous plonge dans un monde contemporain au sein duquel évolue des Ajin(s), espèce d'humain assez rare (46 au total, dont deux au Japon), des êtres dont la société peine à définir le genre, le statut, la nature. Ces êtres sont en tout point semblable à des humains, excepté leur propension à ne pas mourir et leur cri paralysant.
Notre héros, Kei, lycéen pour qui le travail prime sur tout et qui a pour cela mit de la distance entre lui et son ancien meilleur ami, Kai. Kei, Kai.
On se foule pas, hein ?
Puis pour les dyslexiques, tu vois l'horreur ...


Bref, Kai était en effet ce que les parents appellent une "mauvaise fréquentation", mais c'est aussi un bon gars, fidèle (trop) en amitié. Kei l'aperçoit dans la rue, l'ignore un peu et absorbé dans ses pensées se fait donc proprement dégommer par un six tonnes de passage. Heureusement pour lui - et pour le scénario - Kei était un Ajin qui s'ignorait.
Le fait de revivre instantanément est pour lui une sacrée malédiction, sachant que tout le Japon va se mettre à lui courir après histoire de pouvoir le refiler à un labo gouvernemental ayant pour but de faire tout plein d'expériences pas chouettes sur lui. Dur de vivre avec une grosse prime sur sa tête et la sensation d'avoir été déchu de toute humanité en quelques secondes.
Heureusement, dans sa fuite, il sera aidé par Kai ...


Et je m'arrête là côté scénario, ça devrait suffire pour vous exposer le début du tome 1 sans trop vous en dévoiler. Rentrons dans le vif du sujet en tâchant d'exposer les points négatifs et positifs de ce cours premier tome (224 pages ça se lit vite quand on a faim).


Côté graphique un reproche que je fais souvent, un chara-design soigné et sympathique mais légèrement passe partout. Le découpage renforce cette impression de déjà-vu, hormis quelques doubles pages sympathiques.
Le dessin est soigné, en témoigne les quelques planches montrant la chair éparpillée se reformant ou bien l'apparition de ces fantômes en désagrégation constante. Le délitement des corps semble être une thématique exploitée, on verra par la suite, en tout cas le rendu est très sympathique.


La trame narrative de Ajin parvient aisément à créer chez le lecteur une attente et un suspens, une envie de comprendre les mystères cachés derrière la condition d'Ajin et les différentes factions en opposition. Reste une impression de classicisme qui frustre parfois tant l'histoire semble répéter un schéma déjà vu mille fois. Si quelques innovations sont faites, on ne sort pas véritablement des cadres balisés. Un héros commun se découvrant un "pouvoir" surnaturel, traqué, ne comprenant pas les tenants et les aboutissants et naviguant à vue. Une histoire d'amitié un brin banale et facile.


Ajin démarre sur de bons rails et nous donne envie de poursuivre, voir où nous emmène l'auteur.


À suivre ...

Petitbarbu
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le 23 déc. 2015

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Petitbarbu

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