Alabaster
7.1
Alabaster

Manga de Osamu Tezuka (1970)

Un méchant qui n'a pas de veine.

Fort de ses 480 pages, Alabaster prend le parti de nous raconter une histoire mais du point de vue du méchant. James Block, athlète noir, va se voir rejeter par une conquête en raison de la couleur de sa peau, et sa haine de soi va le conduire en prison puis à tester une arme qui est censé le rendre invisible. L'opération marchera moins bien que prévu, et il va se trouver à devenir translucide, sans aucun cheveux, et avec les veines apparentes. Ce qui le mènera à une répulsion du genre du humain et à vouloir éradiquer toute forme de beauté.

C'est un peu du pléonasme, mais j'ai adoré ce titre car il nous met justement dans la peau de cet homme, qui se nommera Alabaster, et qui va rencontrer d'autres personnes de son espèce pour fomenter son projet diabolique. C'est le mal à l'état pur, dans le sens où il n'est pas à racheter, il n'hésite pas à tuer non plus avec une arme étrange (dont je laisse la surprise), et à maltraiter ses troupes. En parlant de ces derniers, on va connaitre plus particulièrement deux de ses pairs ; Amy, une jeune femme qui a, dans le même genre qu'Alabaster, le pouvoir de devenir totalement invisible, et Gen, qui n'a pas de pouvoir, mais qui est amoureux de sa partenaire.

La violence est présente, mais ce qui est plus frappant, ce sont les créatures anormales qu'on y voit, un goût pour l'horreur, que va mettre en avant Alabaster pour tenter de créer un monde à son image. On est loin de l'optimisme habituel de Tezuka, avec un noircissement de l'âme humaine dans ce qu'elle peut commettre de pire, mais c'est vraiment passionnant à lire. On peut y voir une critique contre les manipulations génétiques, contre le fait de jouer contre la science, de se prendre pour un Dieu en quelque sorte.

La fin est une forme de tragédie, avec aucun espoir de suite, et l'assaut de la police, en particulier l'inspecteur coriace du FBI nommé Rock Holmes, un misogyne de premier ordre.
L’œuvre de Tezuka est elle un dé à faces multiples, pouvant passer sans mal du comique au drame, et Alabaster en fait la brillante démonstration.
Boubakar
8
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le 6 mai 2014

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Boubakar

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