Pour les adeptes d'enchaînement de problèmes...

L’un des événements de l’année dans le neuvième art était incontestablement la sortie du cinquième tome des aventures du célèbre Blacksad. Depuis son apparition il y a un petit peu plus d’une dizaine d’années, il a su conquérir bon nombre d’afficionados. Je le suis depuis la première parution de sa première pérégrination. J’ai tout de suite succombé aux nombreux charmes issus de la plume et de l’imagination du scénariste Juan Diaz Canales et du dessinateur Juanjo Guardino.

Ce nouvel ouvrage attire le regard par la couleur jaune qui envahit sa couverture. On y découvre le héros en train de conduire à bon train une Cadillac dans des contrées isolées. La série est coutumière de nous offrir des illustrations monochromatiques. En effet, les premiers épisodes répondaient à la même règle dans des tons successivement noir, blanc, rouge et bleu. La quatrième de couverture nous présente un lion en train de tenir un revolver. Cette image est accompagnée par l’extrait de dialogue suivant : « - Qui es-tu pour me juger ? Qu’as-tu de plus qui te rende meilleur que moi ? – La poésie et les couilles. » Tout un programme…

Chaque histoire est indépendante de la précédente. Elle peut se lire indépendamment des autres tomes. Le personnage principal est détective et se nomme Blacksad. Suite à ses précédentes aventures, il se trouve à la Nouvelle-Orléans. Il décide d’y rester pour y trouver du travail. Le hasard d’une rencontre le met en contact avec le riche propriétaire d’une splendide voiture. Ce dernier la lui confie avec pour mission de la ramener intacte chez lui, à Tulsa. Le chemin apparaît simple et sans embûche. Pourtant, il va croiser bon nombre de personnages aux placards plein de cadavres…

Les jalons de l’intrigue sont rapidement posés. En effet, dès la onzième page, les premiers soucis apparaissent. La résolution de ce problème va générer d’autres contrariétés. L’effet boule de neige est évident. Le principe scénaristique est assez classique dans le cinéma ou la littérature. Un voyage tourne mal et le personnage principal se voit devoir se rendre dans les endroits imprévisibles et y rencontrer des protagonistes loin d’être fades pour mener à bien sa mission initiale. Les événements s’enchaînent de manière soutenue et fait en sorte que l’ennui ne guette jamais.

La trame ne souffre d’aucun temps mort. Ce n’est pas moins d’une dizaine de personnages qui influer de manière plus ou moins directe sur le sort du héros. Chacun a pourtant un rôle et des objectifs bien différents. Je ne vous en ferai pas la liste. Cela vous en gâcherait la découverte. On trouve des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, des artistes, des avocats, des assassins, des amoureux… Bref, il y en a pour tous les goûts. Le scénario arrive à faire cohabiter et exister tout ce petit monde. Cela fait néanmoins, que je n’ai été réellement impliqué que dans les enjeux de Blacksad et de Chad, le lion qui apparaissait sur la quatrième de couverture. Les autres sont davantage des maillons qui permettent de développer et de faire évoluer ces deux personnages.

L’atmosphère de polar américain est toujours forte et confirme qu’elle est un indicateur fort de cette série. Les décors et l’ambiance qui en découlent rappellent parfaitement ces grands espaces américains comme le lecteur peut les imaginer de par ses références cinématographiques ou littéraires. Les personnages correspondent aussi aux codes du genre. Le travail graphique de Guardino participe évidemment à faire exister ce grand ensemble. Sa patte m’a pleinement immergé dans l’univers de l’histoire. J’ai pris énormément de plaisir à suivre les pas de Blacksad dans son road trip. L’intérêt n’a jamais diminué et ma curiosité a régulièrement été attisée pour m’amener vers un dénouement qui est plutôt bien écrit.

Pour conclure, cet opus s’installe parfaitement dans la remarquable lignée qui naît de cette série. Les adeptes de la saga peuvent se plonger dans cet album en confiance. J’y ai retrouvé tous les ingrédients que j’espérais y trouver. Certains pourront regretter que les auteurs persistent une exploiter une même recette. Personnellement, cela ne me dérange pas de manger régulièrement un même plat quand il est aussi bien cuisiné…
Eric17
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le 4 janv. 2014

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Eric17

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