Apocalypse sur le Texas - Jour J, tome 9 par Stéphane Gallay

Visiblement, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau ont mis le turbo sur leur série Jour J: moins d’un mois après la sortie de Paris brûle encore, le duo uchroniste sort Apocalypse sur le Texas, qui porte bien son nom: le 28 octobre 1962, la Crise des missiles de Cuba dégénère en échange nucléaire USA-URSS et, cinq ans plus tard, les Français et les Britanniques montent une expédition sous mandat de l’ONU pour tenter d’empêcher une annexion du Texas par le Mexique.


Si vous pensiez que la France en pleine guerre civile de Paris brûle encore était peu sympathique, attendez de voir le monde de Apocalypse sur le Texas: une URSS rayée de la carte par plus de quatre cents impacts nucléaires (et, en 1962, on parlait encore en mégatonnes), le Japon, la Chine et l’Inde touchés par des retombées radioactives massives! Le reste du monde vit sous l’effet de restes d’hiver nucléaire et les États-Unis sont au bord de l’implosion, entre ce qui reste de l’Union, des sécessionnistes au Sud et la Californie qui fait bande à part. À côté, les Années d’ombre de Tigres Volants, ça fait optimiste!


L’histoire suit un commando franco-britannique qui cherche à reprendre le contrôle d’un site de missiles capturé par des fous furieux du Klan emmenés par un fanatique religieux, alors que les forces mexicaines – sans doute téléguidées par la Chine – se heurtent aux forces d’interposition. Grenouillages géopolitiques et action de terrain dans un monde post-apocalyptique.


C’est sympathique, mais je dois avouer – comme souvent dans cette série – être plus fasciné par le concept et le contexte mis en place que par l’histoire elle-même. Ça mériterait presque d’être développé en plusieurs volumes, plutôt qu’en one-shot. Je dois avouer également que j’ai un peu de mal avec le dessin de Bojan Kovacevic, dont les traits sont un peu « faibles » et noyés sous la couleur.


Un peu comme avec Paris brûle encore, il manque aussi à cette histoire la vie des « vraies gens » (entrevue, mais pas forcément représentative). Où sont, par exemple, les New-Yorkais survivants ou les populations déplacées de la frontière mexicaine?


Cela dit, Apocalypse sur le Texas est – comme souvent dans cette série – une mine d’inspirations pour les amateurs d’uchronie, qui rappelle qu’il n’est pas forcément besoin de prendre des dizaines de missiles sur le coin de la gueule pour avoir droit à un monde post-apocalyptique nucléaire. Rien que pour cela, et malgré ses imperfections, je la recommande volontiers.

SGallay
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le 27 avr. 2015

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