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Ca ne s'améliore pas. Miller a pété les quelques neurones qui lui servaient à trouver une histoire lisible et cohérente. Question récit, c'est le chaos (remarque, c'est peut-être ça qui fait "science-fiction" ?). De jeunes super-héros, de préférence sexy au point de devoir changer rapidement ton petit linge, envoient des vannes de collégiens sous-doués, dans un langage "djeuns" (tu sais, celui qui vieillit si vite que personne ne saura plus le parler l'été prochain), ont des rapports familiaux / parentaux / sexuels / "professionnels" avec d'antiques super-héros tels que Superman, Batman, La Lanterne Verte, Oliver, Ralph Dibny (Elongated Man), font face à des menaces changeantes et incohérentes (parmi lesquelles celles de l'inévitable Lex Luthor, zébré pour l'occasion d'un Z qui ne veut pas dire Superman), et se pavanent devant des médias qui racontent des conneries affligeantes au long de la journée. C'est le foutoir, une histoire sans queue ni tête.

Lobotomisé des aires cérébrales permettant de scénariser, Frank Miller, avec l'aide tout à fait remarquable de la coloriste Lynn Varley, son ex-épouse, ne semble intéressé que par le côté graphique de son travail. Les visages, souvent caricaturaux, et les silhouettes présentent des lignes rectilignes là où on attendrait plutôt des courbes, donnant au dessin une primitivité assez brutale; aucun effort n'est fait par le dessinateur pour restituer l'impression de 3D (seules les nuances de couleurs de Lynn Varley font parfois cet office - planches 70-71, on est proche des tonalités de Moebius; belle composition colorée planches 76 et 77). Surtout, la mise en espace reflète un désir systématique de surprendre et de choquer sur une même planche, ou d'une planche à l'autre. Ainsi, les trois premières planches opposent chacune une silhouette féminine sexy à une cascade de vignettes représentant des demeurés proférant des commentaires sans intérêt.

D'une page à l'autre, les surprises viennent aussi de la dimension des dessins : de la planche 5 (petites vignettes en ordre dispersé), on passe aux planches 6 à 11 (dessins pleine page). Le personnage de Dibny permet à à Miller de réaliser quelques vignettes où il s'amuse visiblement (planches 38 à 43). Quant à la prolifération des narratifs de petite taille, communs dans les comics US, leur sens est souvent obscur, au point qu'on a des doutes sur l'identité du personnage qui exprime de telles pensées, sur sa logique interne, sur ses objectifs

Le plus répugnant dans cet album, c'est que Miller nous montre un monde de couards affadis et avachis devant leur télé, les visages des présentateurs tenant lieu de bandeaux narratifs; les jeunes super-héros ne sont que des ados désoeuvrés qui suivent une mode de collants bariolés (planche 78); les vieux super-héros sont fatigués, déprimés, tentés par l'abandon, s'engueulent entre eux (planche 52)...

On déconseille.
khorsabad
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le 29 août 2014

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khorsabad

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