7e tome du Batman de Morrison, et je dois bien dire que je ne me lasse du tout de l'interprétation du héros par le célèbre scénariste britannique. J'aime le fait d'accepter toute l'histoire du personnage, tous ses aspects, et d'essayer de synthétiser tout ça tout en y apportant sa patte et son point de vue. J'aime comment Morrison amène toujours les histoires sur quelque chose de hyper épique et marquant.
Et j'aime ses vilains complètement fous, étranges et grandiloquents. Ils sont toujours un poil plus bizarres et conceptuels que les méchants qu'on voit habituellement dans les comics de super-héros, et c'est vraiment ça qui leur donne tout leur charme. Dans ce volume, on a le droit aux géniaux Lord Death Man (qui comme le dit Morrison, vit sa vie comme si c'était une partie de GTA et qui est une référence à vilain du méconnu "Bat-Manga") et Docteur Dédale qui sont tous deux des réussites totales et qui marquent l'esprit du lecteur.
Dans ce tome, Morrison amène l'idée d'un Batman mondialisé et déclinable à l'envie. Et forcément, c'est génial. C'est cohérent avec le personnage (entre sa Bat-Family et le Club des Héros ressuscité en début de run), et ça permet de sortir de ce sempiternel américanocentrisme qu'on se paye habituellement dans les comics, et forcément ça fait plaisir au lecteur européen. En plus, comme toujours, c'est bourré d'idées intéressantes et d'hommages, et ça amène, en outre, l'histoire à être d'une ampleur bien plus grande qu'à l'accoutumée, forcément.
Franchement, beaucoup de bonnes choses dans ce tome. L'histoire est prenante, les concepts sont emballant et l'ambiance qui mélange SF un peu barrée, blockbuster d'action, psychédélisme et mystères est géniale. En outre, on soulignera les excellents passages sur la Batwoman originale (qui est instantanément charismatique) et l'épisode décalé mais très bon sur le Batman Indien qui nous propose une Batman pauvre et social qui fonctionne à merveille.
Côté dessins, Morrison est très bien accompagné, et c'est certainement ça qui achève de faire de ce tome une réussite. On a le droit à Yanick Paquette, à Chris Burnham, à Cameron Stewart... Bref, que du bon. Notons que c'est Nathan Fairbarn qui s'occupe de la colo de presque tous les épisodes et qu'il s'en sort très très bien. Seul défaut en terme artistique, l'épisode en 3D dégueulasse mais très bien nommé "Cauchemar numérique". Mais bon, je pense que c'est un hommage à ce récit de Batman qu'on préférerait oublier, Batman Digital Justice (https://senseofrightalliance.files.wordpress.com/2011/05/digital-justice.jpg).
Bref, excellent tome !