Annoncée à grands renforts de previews et teasers vidéo, la première partie du diptyque de Marini sur Batman est enfin là. Pour DC Comics et Dargaud (qui publie DC via sa filiale Urban Comics pour le public francophone), l’intérêt est double : proposer un objet hybride qui pourra intéresser tant les lecteurs de comics que de bandes-dessinées franco-belge des deux côtés de l’Atlantique.


Alors que Bruce Wayne apprend qu’il pourrait être le père d’une fillette, celle-ci est kidnappée par le Joker qui a d’ailleurs bien du mal à trouver un cadeau pour l’anniversaire d’Harley…


Avec sous sa plume un jouet aussi cool que Batman, Marini (à l’écriture, aux dessins et aux couleurs) semble s’éclater et assume sans complexe le personnage et sa mythologie. Malheureusement, si quelques idées font mouche (la cat-moto, la vapoteuse de Gordon, le design « réaliste » de Killer Croc…), ce sombre prince charmant peine à convaincre tant le récit se lit vite et ne décolle jamais. En ressort l'impression d'avoir assisté à un échantillon d'histoire, sans grand enjeux ni originalité. Les circonstances ont beau être différentes, Bruce Wayne a en effet déjà été confronté à la paternité dans le génial run de Grant Morrison. Qui plus est, la faiblesse de la caractérisation n’aide pas à éprouver une quelconque empathie pour les personnages. Pour une quinzaine d’euros (presque 20 pour l'édition agrémentée de quelques bonus), le compte n’y est pas.


Le principal intérêt de l’album est ainsi à retrouver dans une partie graphique au découpage très dynamique. Marini n’est pas tenu aux mêmes délais qu’un dessinateur de comics à parution mensuelle ce qui lui laisse le temps pour proposer quelques doubles planches sublimes, notamment en fin d’album avec un Batman torturé au-dessus des toits brumeux de Gotham. Une Gotham d’ailleurs assez différente, dans des teintes plus chaudes qu'à l'accoutumée dont ressort une sensation de pollution malsaine.


Difficile pour le moment de juger de la qualité de ce Dark Prince Charming tant le tout paraît léger une fois cette première partie terminée. Le tome se concentre sur la mise en place de l'histoire et propose un contenu trop chiche. On sent certes un travail sincère accompagné de quelques planches magnifiques mais le tout manque cruellement de consistance. Le diptyque se savourera certainement mieux une fois complet mais paraît pour le moment assez anecdotique.

Marlon_Ramone
5
Écrit par

Créée

le 1 févr. 2018

Critique lue 788 fois

7 j'aime

4 commentaires

Marlon_Ramone

Écrit par

Critique lue 788 fois

7
4

D'autres avis sur Batman : The Dark Prince Charming, tome 1

Batman : The Dark Prince Charming, tome 1
Eric17
6

Pour les adeptes de chevalier noir à la sauce européenne...

Les superhéros m’ont toujours intrigué. Je garde un souvenir nostalgique de la série Batman datant des années soixante qui était diffusée en France durant les années quatre-vingts. Je suis également...

le 26 déc. 2017

6 j'aime

Du même critique

Gannibal, tome 1
Marlon_Ramone
8

Miam !

Un trip entre Délivrance et Calvaire dans la pampa japonaise, un plot intrigant et accrocheur, un seinen bien flippant, un héros moins bête qu’il n’y paraît … Ce premier tome de Gannibal est bourré...

le 6 oct. 2020

5 j'aime

2

Extremity
Marlon_Ramone
9

Beau, épique et intelligent

Critique initialement publiée sur le site Exitmusik Pitché par Delcourt comme un mélange entre « l’onirisme du studio Ghibli et la fureur post-apocalyptique de Mad Max », créé par Daniel Warren...

le 29 avr. 2020

5 j'aime