Mini-série signée Sean Murphy. Privé de son soutien de toujours Alfred, Batman se montre de plus en plus violent et incontrôlable. Lorsque, soumis à un traitement expérimental, le Joker semble prendre la voie de la guérison et de la rédemption, le Chevalier Noir reste persuadé qu'il s'agit là d'une ruse pour conquérir Gotham City. Une lutte s'engage contre ce nouveau Chevalier Blanc.


J'ai testé ce comics car il bénéficie d'une excellente réputation, et après avoir terminé ma lecture, je la trouve méritée ; même si j'aurais tout-de-même quelques commentaires à faire, et que certains moments s'avèrent laborieux.


Pour commencer, j'aimerais signaler qu'il s'agit clairement de l'oeuvre d'un fan. Plus exactement, un fan de la série TV des années 1990. Ce n'est pas forcément évident au début, même si l'auteur fait le choix d'une Rogue Gallery bien particulière, excluant certains antagonistes au profit d'autres, pour finalement obtenir un casting semblable à celui de l'oeuvre de Bruce Timm et Paul Dini. Il s'agit ainsi de mon premier comics avec Mary Dahl, personnage emblématique de la série d'animation, mais qui jusqu'à présent n'existait pas dans l'univers de la BD. La mise en avant d'Harley Quinn, ainsi que la négation de son côté plus explosif et séducteur, est aussi assez symptomatique.
Je ne vais pas pas faire une liste de tous les éléments renvoyant spécifiquement à la série, toujours est-il que ceux-ci s'accumulent au fil des pages, pour aboutir à quelques moments vraiment jouissifs. Cela peut paraitre comme du fanservice, et pour les personnes ayant découvert Gotham City par ce biais, ça l'est certainement. Pour autant, je réfuse de bouder mon plaisir.


Batman White Knight peut se diviser en deux parties. Dans la première, nous assistons à la déchéance progressive de notre héros, tandis que le Joker - alias Jack Napier - abandonne la folie au profit de la stabilité et d'un projet politique. Cela peut être frustrant, car Bruce Wayne ne ressort clairement pas grandi de cette exercice pourtant passionnant. Malgré la qualité d'écriture, ce n'est donc pas toujours aisé à lire. Dans la seconde, les éléments s'agencent d'une nouvelle façon, certaines zones d'ombre s'éclairent, pour mieux donner lieu à un final explosif et extrêmement gratifiant. Sans doute un peu trop, je vous renvoie à ce que je mentionnais tantôt concernant le fanservice. Malgré tout, cela fait tellement de bien, surtout après tout ce qu'il vient de se passer, que je ne peux pas en tenir rigueur à l'auteur.


Sean Murphy a le mérite de poser des questions pertinentes - notamment sur les dommages collatéraux, même si Marvel Comics a depuis longtemps abordé le sujet - et de ne pas mettre ses personnages sur un piédestal (à l'exception d'une Harleen qu'il ne peut s'empêcher d'admirer). Son trait sied à merveille à son univers, et à sa découverte des quartiers les moins aisés de la ville. Il propose aussi d'excellentes réinterprétations des personnages, avec une vraie recherche visuelle ; j'apprécie tout particulièrement le nouveau look de Scarecrow, même s'il apparait peu. Par contre, je doute de la pertinence de s'interroger sur la.... hum... relation entre Babydoll et Killer Croc.


J'ai adoré, et en même temps, je sais que cela tient aussi à un scénariste qui sait toucher la corde sensible. Je suppose que cette mini-série devrait malgré tout pouvoir parler au plus grand nombre.

Ninesisters
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le 31 mars 2020

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Ninesisters

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