En 2016 je découvre Tokyo Ghost : Eden Atomique de Sean Murphy et je prends une claque monumentale: le dessin est incroyable, la narration rythmée et percutante, Matt Hollingworth fait des merveilles avec les couleurs et il y a cette marmule de Led Dent en personnage central. Je me dis à l'époque que j'adorerais voir Sean Murphy dessiner un Batman avec cette même griffe ciselée.
Deux ans plus tard, c'est chose faite et mon dieu que c'est beau !


Attention légers spoilers par-ci par là !


Le trait de Murphy est toujours aussi bon, le duo avec Hollingworth toujours aussi parfait, ça on le savait déjà depuis Tokyo Ghost et The Wake.
La ville de Gotham prend vie et n'a jamais été aussi crédible à mes yeux : elle pue la crasse et le vieil acier, les grattes-ciels s'accumulent les uns sur les autres, sont traversés par des autoroutes, et avec cette inspiration gothique (voire carrément médiévale pour Arkham) on se croirait presque dans Gargoyles... bref c'est génial.
Et surtout ça fourmille de détails à chaque case : avec des clins d’œils (évidemment les traditionnelles auto-références à la série animée des 90's, les batmobiles ou certains événements d'autres aventures du chevalier noir en portrait ou en jouet) mais aussi à d'autres œuvres (the mask, naruto) une ellipse en 3 cases ou un simple regard de Batman qui en dit long...


Alors certes l'histoire racontée dans ce tome n'est pas en soit révolutionnaire, elle sombre même dans un petit paquet de facilités (les méchants tous "contrôlés", le neo-joker, etc.) mais ce qui fait sa force c'est la multitude de bonnes idées qui la composent :



  • C'est très ancré dans le monde réel avec des thématiques contemporaines (on évoque les émeutes raciales, la candidature d'un homme politique plus que discutable, etc.).

  • Le traitement de / des Harley queen est super intéressant et bien plus profond que ce à quoi on a été habitué auparavant. La relation avec Napier également, par extension, même si ça chavire un peu trop dans l'eau de rose à la toute fin.

  • On ne voit presque pas Batman dans toute la première moitié du livre, fallait oser ! J'ai pas fait le calcul mais le ratio des apparitions du joker / napier en comparaison de celles de Batman m'ont paru largement en défaveur du héros éponyme.

  • L'histoire se permet d'être "radicale" par rapport à la continuité des événements de la bat-timeline (avec la disparition de personnages clés et le questionnement de la boussole morale qui est très bien vu).

  • La relation de Batman à Nightwing et Batgirl,
    notamment ce discours à leur attention en forme de testament avant l'heure.

  • La complicité / dépendance entre Batman et le Joker

  • La révélation sur la mort de Robin

  • Ce duel mano à mano où on ressent chaque coup de poing


La fin est toutefois frustrante avec certains éléments annoncés mais non dévoilés...
Hâte de voir le prochain tome signé Sean Murphy pour éclairer tout ça, même si j'espère voir un jour Murphy s'associer à un Jeph Loeb au scénario !

Julianloez
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs comics de Batman

Créée

le 30 oct. 2018

Critique lue 1.2K fois

11 j'aime

Julianloez

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

11

D'autres avis sur Batman: White Knight

Batman: White Knight
Tonto
10

Joker : Naissance d'un héros

Le Joker, un gentil ? Complètement rocambolesque ! Et pourtant, c'est le point de départ de cette série imaginée par Sean Murphy, et qui fera date dans l'histoire de Batman. C'est monumental, et à...

le 17 févr. 2021

21 j'aime

5

Batman: White Knight
Halifax
9

Parce qu’il est le héros que Gotham mérite. Pas celui dont on a besoin aujourd’hui...

La phrase de Jim Gordon dans The Dark Knight aurait pu résumer ce récit signé Sean Murphy. Ce Batman : White Knight rappelle en effet beaucoup de belles réussites en termes de récits de...

le 5 nov. 2018

11 j'aime

Batman: White Knight
Julianloez
9

Murphy's Batman

En 2016 je découvre Tokyo Ghost : Eden Atomique de Sean Murphy et je prends une claque monumentale: le dessin est incroyable, la narration rythmée et percutante, Matt Hollingworth fait des merveilles...

le 30 oct. 2018

11 j'aime

Du même critique

Je fais le mort
Julianloez
4

Un film qui a du mal à trouver son ton.

Oscillant entre thriller, comédie et comédie-romantique sans jamais vraiment trouver son style; On ne sait pas trop quand il faut rire et les blagues sont finalement assez rares (et qui plus est,...

le 24 déc. 2013

5 j'aime