Berserk est comme un hokouto no ken ou encore kill bill une œuvre catharsis, de celles qui font de la violence la panacée de l'art et ou le réalisme cède sa place une espèce de brutalité crue ou les fluides jaillissent, les entrailles percent et ou les râles d'agonie se transforment en apothéose musicale dans un tumulte qui rappelle la chevauchée des walkyries ( celle de Wagner, ou celle de Valkyrie profile cela dépend de vos références culturelles. )
Mais c'est avant tout une histoire simple mais fascinante, un monde et des personnages très touchant malgré la simplicité pourtant terrible de la chose.
La première cause est tout d'abord un dessin aux traits magnifiques, en vingt ans Kentaro Miura à pu évoluer vers des sommets d'art graphique absolument impressionnant. Des paysages sobres et profond du Midland aux véritables orgies graphique que sont la plupart des duels. L'auteur nous offre même parfois de véritables bacchanales graphiques avec des doubles pages entière dédié à un simple plan du combat, tout simplement fascinant. Le style graphique est lourd et sombre ce qui correspond parfaitement à l'univers de dark fantasy qu'il décrit, et s'il peut sembler un peu incertain dans les premiers tomes, le style de l'auteur s'affirme très vite au point qu'il sublime absolument tout ce qu'il dessine à grand renforts de traits noir et brut. Qu'on aime ou qu'on aime pas, ce niveau de détail place berserk d'un simple point de vue graphique largement au dessus de la majorité des manga.
Mais Berserk c'est avant tout une histoire simple et saisissante, oui les deux références du début ne sont pas là uniquement pour faire joli, il s'agit bel et bien d'une nouvelle histoire de vengeance avec ses drames, ses errances et ses questionnements. Et quel protagonistes nous offre elle !
Parlons un peu du personnage principal, Guts guerrier impitoyable, avare de paroles, élevé par la guerre et la nécessité de subsister, il est littéralement né une épée à la main. Aussi peu subtil que bavard le personnage n'en est pas pour autant limité à cette image de soldat infatigable. Même s'il ne s'exprime guère on ressent très bien tout ce qu'il à vécu car l'auteur le communique extrêmement bien au travers du scénario et de l'image. Vivant pour le combat et par le combat parce qu'on lui a pris tout le reste, ce surhomme n'en reste pas moins capable de douter et de faiblir, mais sa volonté et l'univers dans lequel il évolue sont tout simplement magnifique
De l'autre côté viens griffith, décrit par ses pairs comme un spadassin de génie, comme un homme d'une beauté et d'un charisme envoûtant doublé d'une intelligence féroce. C'est le chef d'une troupe de mercenaire. Littéralement fasciné par guts à la surprise de tous, une étrange relation de profonde confiance et de rivalité nait entre le berserker et l'homme dont les rêves infinis finiront par causer la haine sans fin qui est le moteur de cette histoire.
Je n'en dirai pas plus histoire de laisser sa part de mystère à cette épopée, mais il faut savoir qu'une fois commencé il est très difficile de se s'arrêter avant d'arriver au tome en cours. Parce que les batailles sont épiques et parce que les dialogues et les réflexion ne sont pas vide de sens. Pas qu'ils se targuent de nous apprendre des choses en débitant des lieux communs non, mais contrairement à beaucoup d'autre œuvres, l'auteur sait rendre ses tirades crédibles, parce qu'elles viennent de la bouche de personnages qui ne sont pas simplement des figurants auquel l'on a bricolé deux trois aspects vaguement profond. Miura sait rendre ses personnages vibrant et attachant et dépeindre la grandeur et la décadence humaine d'un trait de génie.
Dans les autres aspects à ranger avec l'incroyable coup de crayon de l'auteur et qu'il est bon de noter. On peut aussi parler du caractère effroyable, morbide et fascinant des abominations qu'il dessine. Monstres et démons sont sublimés dans berserk et le mangaka trouve toujours un moyen de créer un petit côté affreux et ragoutant à chacune de ses créatures, car loin de se répéter, il en invente tome après tome toutes plus ignobles les une que les autres.
Pour conclure on peut donc facilement dire qu'il y a deux niveau de lecture de Berserk, il y aura d'abord ceux qui seront fasciné par la beauté magnifiée de sang des batailles par les sentiments déchirant qui opposent et lient les protagonistes, et ceux qui verront dans les moments plus calmes, l'introspection et le doute du guerrier et ses vues poétiques sur les paysages du midland toujours renouvelé.
C'est personnellement une œuvre que je trouve terriblement puissante, justement parce qu'elle allie ces deux aspects avec un équilibre exquis et c'est une lecture que je recommande à tous car elle est vibrante et trépidante.