Björk est une artiste qui fait couler de l'encre. Ne serait-ce que par son attitude parfois curieuse, parfois capricieuse...ses clips et ses chansons étranges. Soit elle est détestée et détestable, soit elle est adulée et adorée comme une icône froide venant du pays des volcans.
Que l'on considère ou non comme une égérie libre de toutes les contraintes ou qu'au contraire on la voie comme un pantin artificiel, elle aura toujours le mérite, au pire de laisser indifférent, au mieux de faire parler d'elle.
J'ai lu cette BD par curiosité malgré le graphisme très repoussant, entièrement traités à la palette graphique les couleurs, les formes et les personnages sont relativement plats, sans saveur ni odeur et ne retranscrivent pas assez, à mon sens, l'atmosphère spécifique à l'Islande (ou du moins l'idée que j'ai pu m'en faire au travers des albums de Björk et des images rencontrées au fil du net et des livres).
Ce n'est donc pas la prouesse artistique de Guillaume Lebeau et de Christelle Pécout que je vais juger ici, d'autant plus qu'au-delà de mes goûts je ne suis pas certaine d'avoir les compétences en la matière pour estimer du beau ou du laid d'une oeuvre. Soit elle me plait ou me déplait, je laisse aux esthètes des arts plastiques les considérations techniques s'il en faut.
Ce que j'ai lu ne m'a pas laissé indifférente. Disons que là où une biographie peut vite s'avérer ennuyeuse, la simplicité de la BD permet d'éviter (trop?) l'ennui. J'ai donc appris des choses comme l'un des premiers titres chanté par Björk à l'âge de onze ans et que l'on peut retrouver sur YT là et dans lequel on reconnaît déjà le timbre cristallin un peu éraillé de la Muse volcanique.
On comprend aussi assez vite que la chanteuse a vécu dans un monde un peu "libre", celui des hippies des années 70 et que ses parents se sont séparés alors qu'elle était très jeune. Sa mère ne semblait pas très responsable, néanmoins cela ne l'a pas empêchée de soutenir sa fille dans son talent.
A 12 ans, en 1977, elle sort son premier album éponyme Björk qui contient quelques reprises de groupes classiques chantés en islandais s'il vous plait. Ici, un titre qui eut beaucoup de succès.
Plus tard, dans les années 80, elle collabore avec un certain Ásmundur Jónsson et chante dans son groupe nommé KUKL. Affublée d'un look post-punk, elle se déhanche (enceinte!!) dans ce clip arborant une coupe de cheveux qui n'aurait rien à envier à celle de Siouxsie Sioux. En passant, ce morceau, bien qu'il use des poncifs de la new wave de l'époque, n'est pas inintéressant.
Puis viennent les The Sugarcubes en 1986 que l'on connaît un peu plus pour leurs titres pop-rock déjantés et frais. A cette époque la jeune et belle islandaise commençait de devenir la Björk, celle qu'on connait aujourd'hui avec ses yeux bridés qui lui donnent des airs de chinoise et son charme sauvage de femme-enfant. Jugez plutôt
La même année elle met au monde son fils Sindri, mais je passerai vite sur les anecdotes familiales qui ne me semblent pas fondamentales.
Les Sugarcubes se séparent en 1992, cette rupture permettra à Björk d'évoluer vers une carrière solo.
Jean-Baptiste Mondino, connu notamment pour avoir collaboré avec Madonna l'assiste pour l'aspect esthétique de son premier album seule "Debut". A la même époque Michel Gondry ( La science des rêve, L'écume des jours) réalise et dirige le titre cruel et entêtant Human Behaviour
En 1994, l'album est vendu à 600 000 exemplaires et la roue du succès est bien marche, il sera le premier d'une série de nombreux autres opus, parfois inégaux, mais toujours à l'image de l'artiste qui imprègne perpétuellement son encre profonde dans tous nos tissus auriculaires.
Discographie
Björk (1977)
Debut (1993)
Post (1995)
Homogenic (1997)
Vespertine (2001)
Medúlla (2004)
Volta (2007)
Biophilia (2011)
Vulnicura (2015)