On serait tenté et malheureux de comparer ce Blue au Bleu est une couleur chaude, tentation évidente par le titre, et le thème. Pour autant, ce serait oublier la date de l’oeuvre, sortie à la fin des années 90, au Japon. Pas si longtemps et pourtant déjà un monde.
Blue, c’est l’histoire relativement simple de deux filles dans un lycée de province qui se rapprochent et font évoluer leur sentiment amical en sentiment amoureux. Progressif, épuré, l’histoire ici montrée est moins bourrine et surtout moins vulgaire que le film qu’en a sorti Kechiche, tout en cris, hurlement et sexe.
Beaucoup plus introspectif, jusque dans ses lycées épurés à l’extrême, ce Blue est finalement moins sur le lesbianisme que sur le sentiment amoureux et adolescent, on peut le rapprocher des romans d’initiation (notamment des amitiés particulière de Peyrefitte, pour ce côté enfermé, même si le lycée japonais n’est pas l’internat début du siècle), du romantisme classique à l’allemande en chargeant loin, sauf que c’est au japon et qu’il y a deux filles (Hartley). C’est plus fin, c’est plus universel, c’est plus intime. C’est quand même mieux, et mieux fait.
Pour autant, cette volonté d’être intime finit par lasser à la fin, puisque, comme pour toute histoire de lycée, il ne s’y passe finalement pas grand chose. C’est un peu la force du récit, mais aussi sa plus grande faiblesse : c’est profondément banal.