Après un tome rempli d’action qui avait laissé Superman au second plan, Johns revient aux fondamentaux avec une relecture de Brainac et un récit qui relie la dimension humaine aux enjeux cosmiques. Superman, Brainac mais surtout Supergirl y sont assez justement développés grâce à une intrigue simple mais intéressante, qui se termine sur un événement tragique plutôt bien amené. Si le plan de Brainiac de miniaturiser une parcelle de chaque civilisation de l'univers est un peu "cliché", il permet de poser les jalons d'une saga à venir (La nouvelle Krypton, publiée de manière chaotique en VF; voire le très bon article de Bruce Lit à ce sujet) autour des thématiques déjà abordées plus tôt dans le run - racisme, colonisation, héritage... Le chapitre introductif sur Toyman n'est quant à lui qu'un one-shot, assez réussi, mais sans conséquence directe sur l'arc principal "Brainiac".
Plus accessible, ce 5e tome montre toute la capacité de Johns à réaliser des arcs à la fois dynamiques et compacts. On ne s’étonnera pas de voir ce récit porté en long-métrage animé quelque temps plus tard (Superman Unbound, 2013, une adaptation très moyenne cependant), tant son rythme semble avoir été pensé pour ce genre de format - quitte à être un peu trop précipité sur la fin d’ailleurs. Enfin, Gary Frank réalise un travail remarquable. Le tome 3 sur la Légion des Super-héros était déjà particulièrement réussi, cette fois le dessinateur monte encore d'un cran, bien aidé par un scénario moins bavard et plus varié au niveau des environnements pour pleinement laisser la place au graphisme.
Peut-être le meilleur arc, et donc tome de cette série. S'en suivra un (excellent) détour par les origines du personnage pour ceux qui liraient la collection des "Geoff Johns présente Superman" dans l'ordre de publication de Urban Comics, ou un crossover difficile à suivre en VF (La Nouvelle Krypton, évoqué plus haut), qui n'a tenu qu'une partie de ses promesses.