Et oui, dans l'univers Marvel, il existe une équipe d'animaux en armures, surarmé et véhiculés (ou pouvant eux-même se transformer en véhicule dans le cas du dauphin). Cette idée à la fois stupide et géniale, c'est la Brute Force. A la base pensée comme une ligne de jouets et pour un dessin animé qui ne verront jamais le jour, il ne reste comme seul témoignage de cette idée malade cette mini-série en 4 numéros, les personnages n'étant jamais réapparus ensuite (sauf dans un annual récent de Deadpool pour se foutre de leur gueule).


On découvre ici les origines de la Brute Force, dû aux expérimentations d'un scientifique sur des animaux pour former une brigade de super-agents chargés de protéger l'environnement à tout prix. Parce que oui, notre héros, Randall Pierce, est un écologiste convaincu, faisant de son mieux à l'aide des moyens donnés par Multicorp pour sauver la planète. D'ailleurs il estime lui-même que ces armures pour animaux ne sont peut-être pas la meilleure idée du monde et ne songe à l'utiliser dans un premier temps uniquement pour sauver un gorille blessé. Hélas, c'était sans compter sur un braquage de son labo provoqué par des clowns armés (!) qui volent le gorille.


Ils travaillent pour Flex Corp, la société polluante locale, qui possède des fast-food à succès dont la mascotte est un clown et dont le fils du héros raffole. Mais leurs burgers sont pleins de cochonneries et en plus ils déforestent massivement au détriment des populations locales dans un pays plus au Sud. C'en est trop pour notre héros qui met donc au point la Brute Force, qui outre leur armure sont aussi doté d'intelligence humaine et qui sont ravis de servir à protéger l'environnement.


Tout est génial dans ce comics. Les armures des animaux sont folles : le lion se transforme en moto, l'ours a un tank et un "bearzooka", le kangourou est le type hip-hop cliché... C'est incroyable. Et on sent vraiment que c'est un comics de 1990 dans la façon sont décrites les méga-corporations et la protection de l'environnement (même si c'est assez triste de constater que l'alerte écolo déjà lancée à l'époque n'a eu que très peu d'impact jusqu'à aujourd'hui...).


S'il y a des trucs crétins comme l'équipe d'animaux en armure adverse, maléfique, composé du gorille, d'un requin, d'un poulpe, un vautour et d'un rhino, ou encore cet industriel dans le #3 qui veut exterminer la population humaine pour la remplacer par ses humains OGM pouvant respirer la pollution, il y a aussi de vraies bonnes choses, comme une dénonciation du capitalisme plutôt bienvenue. En effet, on apprend rapidement que le patron du héros, qui finance des sociétés écolo, finance également les gros pollueurs ! Ce qui donne tout de suite certaines nuances de gris à l'histoire. Et c'est assez intéressant de voir ce gros patron faire un peu d'écologie pour son image, déforester par intérêt économique ou vouloir couler un pétrolier d'un concurrent pour le discréditer publiquement et récupérer un marché. On évoque même à un moment la corruption des politiques et de la police vis à vis des actions de cet industriel (avec ce flic qui dit "what's more important-- My job-- Or the truth ?").


Bref, sans atteindre des sommets de subtilité non plus, c'est moins bêta que je ne l'aurais pensé, et ce mix entre des moments biens débiles et d'autres un peu plus fins marche très bien et permet de passer un très bon moment de lecture avec les aventures de la Brute Force.

arnonaud
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Lus grâce à Marvel Unlimited et Lu en 2019

Créée

le 13 janv. 2019

Critique lue 265 fois

3 j'aime

arnonaud

Écrit par

Critique lue 265 fois

3

Du même critique

Petit - Les Ogres-Dieux, tome 1
arnonaud
9

Critique de Petit - Les Ogres-Dieux, tome 1 par arnonaud

Cette BD est géniale. Le concept de base, déjà, m'a immédiatement accroché et fasciné. On a un royaume où la famille royale est géante, avec des humains comme serviteurs et surtout comme nourriture...

le 4 janv. 2016

20 j'aime

Spider-Man par J.M. Straczynski, tome 1
arnonaud
9

Critique de Spider-Man par J.M. Straczynski, tome 1 par arnonaud

Je suis bien content d'avoir enfin eu l'occasion de lire ce gros volume parce qu'il est vraiment d'excellente qualité. C'est une merveilleuse démonstration du fait que l'on peut faire des histoires...

le 6 juil. 2015

17 j'aime