California Dreamin' par Julien Florent

Derrière ce titre se cache une agréable surprise.
Pénélope Bagieu a décidé de s’attaquer à une des grandes (grosses ?) figures de la chanson pop internationale à savoir Ellen Cohen alias Kass Eliott alias Mama Cass.

Côté dessin

Le style est très différent de ce que l’on a pu croiser dans ses autres oeuvres comme La page blanche (en duo avec Boulet) ou encore Stars of the Stars avec Joann Sfarr.

C’est du noir et blanc brut. Du crayonné sans aucune retouche, avec un aspect spontané et rapide. C’est comme si l’histoire avait été dessinée dans l’urgence, de manière frénétique.

Le style est donc très grossier, mais incroyablement énergique, sans l’adoucissement généralement lié à l’encrage. Les cases sont grossièrement tracées, sans volonté de faire des traits droits. En revanche, l’expressivité des personnage est formidable, Pénélope Bagieu sais comment restituer les émotions de ses personnages.

La couverture reprend ce principe. La mise en couleur débordant des contours joue avec cet aspect stylisé. On dirait un décor des dessins animés du style Mister Magoo ou la Panthère Rose.

Côté histoire

Nous suivons quelques épisodes de la vie de Mama Cass, son enfance, son adolescence, jusqu’à la naissance des Mamas and Papas du point de vue de différents témoins de son existence. Nous découvrons sa famille, un peu excentrique, et surtout nous apprenons à connaitre Ellen Cohen. Et bien sûr, elle est terriblement attachante, son côté hilarant transparait dès les premières cases. Et sa fragilité n’est pas oubliée. Elle est tout à la fois énorme, glamour, complexe, fragile.

exemple de conversation avec sa petite soeur :

tu seras une grosse célébrité

Ta gueule… ...Je serai la plus grosse célébrité du monde.

Autre exemple : Ellen au lycée :

Elle était différente. Et quitte à être exclue... :

Oh, vous préparez une fête !! Génial ! Moi aussi, j’en fait une !!!

...Elle l’était avec panache :

C’est samedi chez moi, et le thème c’est « fromage et nudité », je
compte sur vous !

L’histoire est passionnante, drôle, il flotte une amertume tout au long de cet album, une amerture qui monte peu à peu et conclue cet album original. Pénélope Bagieu s'est basée sur une biographie existante : "Dream a little dream of me : "The life of Mama" Cass Eliott".

Pour achever le livre, Pénélope Bagieu nous propose une brève discographie sélective des Mamas and Papas.

• California Dreamin’, bien évidemment, leur premier tube,




• Do you wanna dance : pour l’alchimie des voix entre Cass et Denny,




• I saw here again last night : en écho aux problèmes internes du groupe lorsque Michelle en fut exclue,




• Dream a little dream of me : Chanson où la voix de Cass, et sa personnalité sont mises en avant à la perfection. Un des derniers succès du groupe avant son explosion.

Présentation de l'album sur Culturebox-France Info