"La mort, toujours la mort", comme le disent les poétes.

Disclaimer : Cette critique a été à l'origine écrite pour radio campus à Grenoble.


Creepshow est une bande dessinée qui a connu une histoire compliquée, car elle est le fruit de plusieurs adaptations successives. Au départ, nous n'avions que quelques courts récits de Stephen King, qui furent ensuite réunis dans un film de Georges Romero en 1982 appelé justement Creepshow: un film d'horreur, anthologique, reliés par un narrateur qui n'est autre qu'un gamin puni par son père pour avoir lu trop de comics d'horreur. Pourquoi ? Car ce film se veut, dans l'ambiance et l’esthétique, un hommage aux vieux comics américains horrifiques des années 50, tels ceux publiés par la firme E.C Comics, ou encore la maison des mystères chez DC Comics.


Nous arrivons donc ensuite à l'ouvrage qui nous intéresse aujourd'hui : Creepshow, scénarisée par Stephen King et dessiné et colorisé par Bernie Wrightson. Cette bande dessinée est, comme le film dont il s'inspire, une anthologie d'horreur, entendez-par là qu'il  s'agit d'un ensemble de cinq histoires plutôt courtes, liées entre elles par un même narrateur, une créature d'outre-tombe qui se prénomme le Creeper, dans un procédé qui fait énormément penser au contes de la Crypte, pour les connaisseurs.
Il existe donc cinq histoires dans cette anthologie :

Fête des péres, qui nous raconte le retour à la vie, 7 ans après sa mort, d'un homme revenu d'outre-tombe venu se venger de sa famille ingrate le jour même de la fête des pères,
La mort solitaire de Jordy Verril, nous exposant au récit d'un jeune agriculteur du Maine trouvant une météorite qui, quelques temps après l'avoir touchée, fait pousser des végétaux tout autour de lui et sur lui.
La caisse est une histoire se déroulant sur un campus universitaire, où un concierge retrouve, en pleine fête professorale, une étrange caisse datant d'une expédition arctique de 1834, qui semble diablement agité par une créature ayant un fort appétit.
Un truc pour se marrer, ou Messes Basses pour marrée basse est le récit d'un homme voulant se venger de l’adultère entre sa femme et son meilleur ami en les enterrant dans le sable de la plage pour voir la marrée montante les noyer petit à petit …
Et enfin, ça grouille de partout, qui nous raconte l'histoire d'un vieux richard un poil mafieux qui voit sa maison envahi par une armée de cafards dans une sorte de revanche mortelle …


Le style de l’œuvre est volontairement daté, dans un style narratif qui nous plonge sans problème dans un vieux comics horrifique des fifties, avec un narrateur qui ne cesse de faire des remarques du genre « ils se rapprochent, fais quelque chose » ou encore « pas vrai, les enfants », un narrateur qui d'ailleurs se qualifie lui-même d'insinueux, comme l'était la tradition à l'époque. L’appréciation de ce genre de style à notre époque dépendra de tout un chacun, de même que les histoires qui restent somme toute on ne peut plus classique, mais remplissent leurs fonctions : créer un climat étrange et morbide dont la conclusion est toujours la mort, éternelle et immanquable. Les dessins contribuent à tout cela, dans un style assez réaliste, mais qui manque peut-être d'un brin de nouveauté dans la mise en scène, afin de mieux coller au classicisme de l’œuvre.
En définitive, quelques bonnes histoires d'horreur bien classiques, pour peu que l'on ne soit pas rebutés par son style plutôt daté typique de l'hommage ici rendu aux comics horrifiques d'antan.
Sn_Parod
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le 10 avr. 2015

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Sn_Parod

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