Un tir pas vraiment ajusté...

Didier Crisse possède un style bien à lui. Parfois copié, jamais égalé.
Après les séries de ses débuts et sa notoriété croissant, il s'est à souffrir d'un syndrome plutôt désagréable pour ses lecteurs : ne pas terminer les séries qu'il commence. C'est ainsi que des seconds couteaux, beaucoup moins doués au dessin, prennent le relais. La série l'Atalante, parmi de nombreuses autres, en a fait les frais.
C'est alors que paraissait cette nouvelle saga, intitulée Gunblastgirls, j'ai hésité un bon moment avant de me décider à acheter ce premier tome. Ce sont les dessins de Crisse, que j'adore, qui m'ont décidé à me lancer. L'intérieur est aussi joli que la couverture et Fred Besson s'avère toujours aussi doué pour la mise en couleurs. C'est ainsi qu'au cours des planches, l'amateur de ce style en prendra plein les mirettes. Les personnages sont stylés, les décors et vaisseaux soignés, les fonds spatiaux magnifiques.

Par contre, niveau scénario, ça reste léger. J'ai un peu l'impression de revoir Kookaburra mais en moins bien. Certes, ce tome un introduit l'histoire mais celle-ci semble se disperser en tous sens avec beaucoup de factions dans un joyeux bazar comme semble les affectionner les Gunblastgirls. Outre un langage qui ne fonctionne pas très bien (surtout de la part de la leader du groupe) et des vannes parfois douteuses, on a l'impression de suivre les aventures d'une bande d'ados qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs guns.

Au terme de ce tome, c'est une impression très mitigée qui subsiste. J'ai mis 6 surtout pour le dessin et en attendant de voir ce que pourra donner la suite, s'il y en a une un jour. Le meilleur de Crisse demeure pour le moment derrière lui.