Darths & Droids
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En trouvant Darths & Droids dans les tréfonds du web, je m'attendais à un détournement marrant des films Star Wars, qui pourrait occuper un après-midi un peu ennuyeux. Ce que j'ai trouvé, c'est une reprise de Star Wars qui vient se classer sans peine au niveau des films originaux.


D&D (see what they did there ?) est apparue sur le net dans la foulée de DM of the Rings, et s'appuie sur le même principe : qu'est-ce qui se passerait si Star Wars était une partie de jeu de rôle ?


Les cases sont illustrées via des captures d'écran du film : vous voyez les personnages, mais ce sont leurs joueurs qui s'expriment.


DM of the Rings (basé sur le Seigneur des Anneaux, donc) était plutôt sympa : jouant sur les clichés et les petites manies du jeu de rôle et s'amusant d'un scénario ultra vu et revu, la lecture de ses quelques 100 pages est un bon moment pour tout rôliste qui se respecte.


D&D place la barre à des années-lumières au dessus.


Elle commence sur le même principe : un aprém, 3 potes se font une partie de jeu de rôle. Le début de leur campagne : le début de l'Episode I. On va suivre chacune de leurs sessions de jeu, qui suit plus ou moins la trame des films.


Le début de l'aventure est un enchaînement de blagues et de références sur les manies des joueurs de JDR.


Et puis, comme dans toute partie normale, les joueurs se mettent à faire n'importe quoi. Le MJ se retrouve forcé d'improviser. C'est quiproquo sur quiproquo. De nouveaux joueurs rejoignent la partie (ils seront 5 en tout pendant les 3 premiers épisodes). Et petit à petit, le scénario s'étoffe.


D&D aurait pu se contenter d'être un enchaînement de blagues. Mais non.


La richesse de cette série, c'est de faire des joueurs les personnages principaux : ils ne sont pas de simples archétypes, ils ont leur vie, leurs petits soucis, et ils sont tous diablement attachants.


Du coup, la lecture, comme à une table de JDR, se fait à deux niveaux :



  • le HRP (hors role-play) où l'on suit plutôt l'histoire des joueurs,
    leurs relations, leurs coups de gueules et leurs caractères de
    cochons.

  • le RP (role play), où l'on suit l'évolution de la campagne, les
    différents personnages et leurs motivations.


Ces deux facettes de la pièce rôlistique vont se nourrir l'un l'autre pour donner un scénario complexe, plein de rebondissements, très drôle et assez mature dans son traitement des relations. L'ambition affichée est très vite de sortir de la simple parodie pour proposer une vraie histoire, portée par ses personnages.


D&D me rappelle dans une certaine mesure l'épisode de Community sur le jeu de rôle : thématiquement, ils sont très proches, mais D&D a l'immense avantage de pouvoir développer son propos.


Tour de force : la Prélogie devient un tout cohérent. Non non, vraiment cohérent. Les trous scénaristiques sont comblés, la plupart des personnages sont beaucoup plus intéressants que dans les films, MEME JAR JAR BINKS, c'est souvent drôle, référencé juste ce qu'il faut. C'est bien simple : je préfère largement la trilogie Darths & Droids aux films de la prélogie.


Se moquant gentiment des travers des films, elle en profite aussi pour décortiquer avec finesse et passion l'un des meilleurs passe-temps du monde, tout en proposant en plus un scénario cohérent et inspiré.


Au final, D&D est une véritable lettre d'amour à la fois à Star Wars et au jeu de rôle. Si vous aimez l'un, l'autre, les deux ou tout simplement une bonne histoire, n'hésitez pas et foncez.




PS : La série est encore en cours : une page sort tous les 3 jours, les 5 premiers films ont déjà été traités.
PPS : La version française est incomplète et relativement mal traduite. Du coup, mieux vaut lire le bouzin en VO.

Hamsolovski
9
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le 31 mai 2015

Critique lue 106 fois

Hamsolovski

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