Cette version est la plus adulte de toutes. Je l’ai même vu classée en seinen quelque part. Elle choisi d’ailleurs de garder comme titre densha otoko alors que Taïfu préfèrera traduire en français, travestissant au passage l’homme en garçon. Ça veut tout dire.

L’histoire glisse subtilement du récit d’un gros lourd qui se fait des films à un entrechat de sentiments propulsé avec finesse. Le point fort de ce titre réside dans cette finesse et une justesse qui s’avérera nostalgique ou tendrement rêveuse selon votre propre expérience de la chose. D’ailleurs dessin et scénario s’en partageant le mérite à parts égales.

Un internaute au sein du manga fait durant l’une des péripéties sentimentales du héros une réflexion extrêmement pertinente: il se remémore ces magnifiques moments de tension amoureuse liés à la découverte de l’autre, à son approche et son apprivoisement. Toutes ces prémices, il les chérie et nous aussi. Voila tout le sel, tout le piquant ainsi que toute la douceur et l’habileté de ce Densha otoko. Faire vivre par procuration ou revivre ce frisson de l’idylle naissante. Le faire ressentir.

Même si Kurokawa ne tient pas toutes ses promesses en matière de post-face (elle en annonce une qui ne viendra jamais), celles-ci surprennent par leur pertinence et une analyse très probe. De même l’effort d’explication du vocable internet est fort louable, bien qu’incomplet. AFAIK, les noobs ne se feront donc pas mentalement kick/ban d’office du récit mais ça pourrait coincer sur certains détails.

Au final on pourrait très bien considérer que cette histoire, dans ce traitement précis, n’a pas besoin du schéma narratif que lui impose le background de la réalité. L’auteur arrive à faire voler ce je-ne-sais-quoi romantique totalement indispensable à tout flirt. Même l’humour est surjoué légèrement en dehors des canons du genre. C’est d’ailleurs la série au travail narratif et de découpage le plus marquant.

(Toutes les infos sur les deux autres séries Densha Otoko sont sur le blog)
aaapoumbapoum
7
Écrit par

Créée

le 15 juil. 2014

Critique lue 166 fois

aaapoumbapoum

Écrit par

Critique lue 166 fois

D'autres avis sur Densha Otoko - L'homme du train

Densha Otoko - L'homme du train
Cinézumi
8

Un dessin plus adulte

Densha Otoko a été adapté sous plusieurs formats et j'ai choisi celui-ci dont les dessins faisaient plus adultes. Je n'ai pas été déçue, on retrouve tous les ingrédient du succès de cette histoire...

le 19 janv. 2016

Densha Otoko - L'homme du train
aaapoumbapoum
7

Étude comparative

Cette version est la plus adulte de toutes. Je l’ai même vu classée en seinen quelque part. Elle choisi d’ailleurs de garder comme titre densha otoko alors que Taïfu préfèrera traduire en français,...

le 15 juil. 2014

Du même critique

Wet Moon, tome 1
aaapoumbapoum
8

Critique de Wet Moon, tome 1 par aaapoumbapoum

On peut constater un certain assagissement chez Atsushi Kaneko. Les formes se désentrelacent, les plans vont en se distinguant les uns des autres et les intrigues se clarifient. Pour résumer : 1) ...

le 3 déc. 2013

18 j'aime

1

Le Samouraï Bambou
aaapoumbapoum
8

Critique de Le Samouraï Bambou par aaapoumbapoum

"Un mauvais ouvrier a toujours de mauvais outils", dit l'adage. Mais qu'en est-il du Samouraï Bambou ? Talentueux guerrier, il semble au contraire avoir bradé sa magnifique lame pour éviter d’en...

le 21 juil. 2012

14 j'aime

Ultra Heaven
aaapoumbapoum
9

Au-delà du réel

Après trois ans d’attente, voici la troisième étape d’Ultra Heaven, une odyssée hallucinée à travers les portes de la perception. Une œuvre au graphisme virtuose qui vous entraîne avec délices dans...

le 20 nov. 2012

12 j'aime

3