Des insectes géants agressifs, du poison paralysant, des enfants turbulents et … une montagne de caca.


Donjon est réputée comme une série d’héroïc-fantasy à l’humour absurde et décalé, axé sur le second degré. Le nombre important de sous-séries fait que le style d’humour varie souvent selon les sous-séries en question : humour décalé dans Donjon Zénith, humour potache dans Donjon Parade, plus noir dans Donjon Potron-Minet, etc. Parmi tous les styles d’humour rencontrés, l’humour scatologique, très puéril, se taille souvent la part du lion, en se retrouvant dans une majorité d’albums (on se souvient par exemple du fameux concours de pets dans Le sage du ghetto, second opus de Donjon Parade …).


Des fleurs et des marmots présente une surenchère à ce niveau puisque toute l’action se déroule … dans la fosse sceptique du Donjon, au milieu d’une impressionnante montagne de merde ! Les blagues « pipi caca » sont donc omniprésentes, donnant à cette aventure une connotation très enfantine – connotation renforcée par la présence ici de « marmots », rejetons d’habitants du Donjon aussi monstrueusement drôles et attachants que leurs monstres de parents. L’aventure est donc très légère, dispensable si on souhaite se focaliser uniquement sur la grande trame de la série-mère, mais particulièrement amusante. Entre des marmots insupportables, un Herbert inconscient, un Marvin à bout de nerfs qui fout des torgnoles aux mômes et un Grogro aux réactions enfantines, il y a en effet de quoi bien rigoler. En outre, la quête d’Herbert de déboucher la fosse sceptique du Donjon constitue un sacré pied-de-nez à toutes les héroïques et nobles quêtes de l’héroïc-fantasy classique de la part de Sfar et Trondheim.


Une fois n’est pas coutume pour un Donjon Parade, cet album enrichit également le background du Donjon. Les décors de la fosse sceptique du Donjon constituent en effet un univers à part entière, avec ses propres monstres, sa flore spécifique, ses pièges et ses habitants. Bref, il y a là tout un univers à explorer qui rend le Donjon encore plus tentaculaire qu’il ne paraissait déjà. Le tout est parfaitement habillé par le dessin impeccable de Larcenet, toujours habile pour croquer les personnages de façon rigolote et qui fait preuve d’une belle inventivité concernant les décors de cette histoire (ces tunnels et souterrains faits entièrement de matières fécales sont parfaits !).

_minot_
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le 21 mars 2021

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