Le pire … c’est que ça finit toujours par passer

Avec ce troisième opus, la saga Sillage atteignait (déjà) son apogée lors d’une période faste qui allait durer jusqu’à l’arrivée du 8ème tome. Morvan et Buchet nous livraient là un album riche en émotions, véritable symbole de la série, et activaient par la même occasion le terrible engrenage donnant une irrésistible envie de connaître les origines de Nävis.


Commençons par le commencement : la couverture de ce tome est sans aucun doute la plus réussie de la saga. Difficile de ne pas être absorbé par ce regard terriblement profond de notre héroïne préférée. C’est aussi un des dessins les plus intrigants : on se demande qu’est ce qui a pu pousser Nävis à se grimer de la sorte.


Les dessins de Buchet sont tout simplement impeccables. Il s’est surpassé pour rendre la jeune humaine plus belle que jamais dans sa tenue de camouflage. Pour les illustrations, Sillage sera toujours une valeur sûre et un gage de qualité. Les couleurs ont encore ce style très joli et profond du début de la série qui s’est malheureusement perdu avec le temps.


Engrenages conduit l’intensité de l’intrigue vers un des points culminants de la série : envoyée sur la planète TRI-JJ 768 pour enquêter sur les raisons d’une avancée technologique fulgurante, Nävis va découvrir que ses habitants ressemblent étrangement à des humains …


Dans cet album, notre héroïne va passer par tous les états d’âme : la solitude, l’amour, le désespoir et entraîne avec elle le lecteur. Elle y fait notamment la rencontre de Clément Vildieu, jeune révolutionnaire qui sera également son premier amour. L’univers industriel visité permet de trancher avec les éléments futuristes du convoi Sillage. A cet époque, chaque album était très diversifié et se distinguait nettement des autres.


Attention, le reste de la critique dévoile des éléments clés de l’intrigue.


A ma grande surprise, Nävis découvre un véritable humain sur cette planète (véritable car on apprend que les autres sont le fruit d’un croisement génétique avec les Püntas). Elle a alors l’espoir d’avoir enfin les réponses à ses questions et surtout celles du lecteur : où sont passés les humains ? Pourquoi a-t-elle des bandes blanches ? Cependant, de telles révélations ne peuvent se faire aussi tôt dans la série et, hélas, elle n’obtiendra pour seuls mots de sa part qu’une réplique qui nous hantera jusqu’à (probablement) la sortie de l’ultime album :



Un être humain ?! Toi ?



Ha ! Ha ! Ha ! Ha !



Difficile de sortir indemne de cet album à la fois pour Nävis qui abandonne son premier amour en même temps que les réponses à ses questions, mais également pour le lecteur qui n’a qu’une envie, c’est de lire immédiatement la suite pour découvrir le fin mot de l’histoire. L’attente est cependant longue (14 tomes avant de retourner sur TRI-JJ 768 et à l’heure actuelle, il reste encore une dizaine d’albums à paraître). Heureusement, les auteurs font durer le suspense et le plaisir depuis presque 20 ans. Mais comme le dit très justement Nävis dans Engrenages :



Ça va passer.



Le pire … c’est que ça finit toujours par passer.



Espérons simplement que nous saurons profiter jusqu’au bout de cette série chef-d'œuvre.

Sombracier
10
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le 21 août 2017

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Sombracier

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