L'évolution du duo continue.

Le scénario est nettement mieux rythmé entre action et humour permettant un peu de respiration au récit. Les traits de caractère sont toujours plus affinés et les querelles entre les deux personnages font déjà la marque de la série. Seul gros hic à mon goût : l'objectif principal n'est pas assez clair ; les deux soldats doivent aller dans le sud et tout faire péter!? Ok, mais faire péter quoi et où? Le sud c'est vaste! Et en étant si vaste ça décrédibilise nettement le scénario (comme si 4 hommes pouvaient renverser le Sud?) ; il aurait simplmeent suffit de préciser un lieu, un endroit. De cette donnée ambigue s'en suivent forcément toutes sortes de facilités ; en gros, les 4 hommes marchent un peu, puis tombent sur un truc à faire péter et y mettent le feu avec les conséquences que cela entraîne. L'intelligence de Cauvin sera de placer un ennemi sudiste qui jurera d'avoir leur peau durant tous ces attentats. Sa présence est souvent abracadabrante (le Sud étant vaste, comment fait il pour être toujours là où Chesterfield et Blutch sont?), mais sert de fil conducteur par rapport à cette accumulation de scènes.

Graphiquement, Salvérius ne présente hélas pas beaucoup de plans intéressants par rapport aux règles de composition ; c'est très plats, très classique (gros plans et plans larges) mais en contrepartie il affine ses détails et mise sur une lisibilité parfaite des scènes d'action. Ainsi, les explosions sont aussi simplement représentées qu'efficacement (ces plans de trains qui explosent sont bien dignes d'un blockbuster). Le dessinateur se montre également toujours plus précis et réaliste pour ses décors, c'en devient regrettable de devoir supporter les tronches de cake des deux héros. Côté couleur, c'est globalement anonyme (typique de chez Dupuis) mais les auteurs construisent des scènes où le jeu de lumière est un peu plus exploité (des scènes de nuit, des explosions etc.) ce qui fait plaisir aux yeux.

Bref, ce tome 3 est une belle avancée tant graphique que scénaristique. Toutefois je regrette le manque de clarté de l'objectif ainsi qu'un découpage misant plus sur la simplicité que l'audace (mais heureusement cela ne détériore jamais l'efficacité).
Fatpooper
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le 23 janv. 2013

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