Hayashi Sumire est une « enfant naturelle », non reconnue par son père mais ce dernier s’est arrangé pour lui trouver un poste dans un grand magasin (façon Galeries Lafayette) afin qu’elle ait un revenu et se propose d’allonger quelques billets au besoin. Il entretient aussi la mère de Sumire sans trop passer la voir. L’adultère, une vieille habitude des mangas de Kazuo Kamimura. Tout comme l’apparence de ses personnages féminins et masculins qui rappelleront des souvenirs… le contraste n’en est que plus saisissant lorsque ses personnages sont mélangés avec d’autres, réalisés par ses assistants.


Revenons à Sumire : elle veut sa liberté de choix et ne pas être inféodée au trio mariage-enfant-foyer. Pour cela elle a un plan ou, plutôt, un contrat : un contrat de relation amoureuse où se trouvent la fréquence des rapports sexuels, ce que l’on peut faire ou non, la somme à verser à Sumire, les conditions de reconduction… Formaliser pour contrôler, ne pas souffrir. Être une prostituée car « on doit avoir une vie plus chic ». Sans pour autant quitter son emploi officiel.


Au fil des 38 chapitres (le 39e est un récit court sans lien direct avec l’intrigue), notre héroïne va croiser d’autres parcours de femmes, passer plusieurs contrats, rencontrer peut-être le bon, évoquer les congés menstruels, la jalousie des autres femmes, le désir des hommes et des femmes, la maladie… soit certains thèmes que l’on a déjà pu croiser chez cet auteur. Les artistes ont eux aussi leurs obsessions.


Ce récit de libération plus ou moins entravée (parce que la liberté du sujet n’est jamais totale comme nous l’enseignent bien des disciplines) n’est pas affecté par le temps qui passe, le binôme fleurs/femmes continue d’être présent, c’est moins le cas pour les envolées graphiques. Mais tout cela suffit pour ne pas rester inerte à sa lecture, se laisser embarquer pour une aventure sans morale de l’histoire. Traduction réalisée par Jacques Lalloz.

Anvil
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le 20 août 2022

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