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Voilà ce que j'en disais il y a 10 ans lors de sa sortie en kiosque.


Les Inhumains vivent sur les ruines d’Atlantis, loin des humains et de leurs pollutions. Ils sont dans leur cité qui est en fait une bulle qui filtre l’air afin qu’ils puissent survivre. C’est un grand moment pour la communauté car certains enfants vont passer à l’âge adulte et donc passer par les brumes tératogènes. Ces brumes donnent aux enfants leur forme définitive, pour cette race bâtarde, la différence est signe d’alliance. Tous le monde n’est pourtant pas aussi joyeux, Flèche Noire semble de plus en plus distant et sa femme Médusa a bien du mal à le comprendre, il en va de même pour Karnak (celui qui détecte les failles) car si celui-ci ne trouvait aucune faiblesse chez son monarque, il semble que ce ne soit plus le cas. Maximus le frère du roi est toujours prisonnier dans une petite cellule, mais il semble attendre quelque chose. Ce quelque chose viendra par les humains qui, au cours de fouilles archéologiques, découvrent la cité des Inhumains. Les militaires Russes (ou plutôt des mercenaires) entrevoient le potentiel d’une mise à sac et commencent donc à assiéger la ville. Chez les enfants ce n’est pas la joie car l’un des gamins semble se transformer en créature inférieure, il est donc rejeté par tous au grand désarroi de ses amis. A l’extérieur, la situation s’envenime et nos aliens se retrouvent sans appui de l’extérieur. Ils doivent donc vaincre seuls ou mourir. Pour rajouter encore plus à ce scénario catastrophe, Maximus prend les commandes du monde d’en bas et fomente une révolte, et Flèche Noire semble ne pas agir.


Série à risques, personne n’y croyait et pourtant ils l’on fait, le scénariste Paul Jenkins et le dessinateur Jae Lee ont réussi, là ou personne ne les attendait, ils ont redonné les lettres de noblesse qui manquaient à la famille royale. Cette série fera un carton tant au niveau critique (un Eisner Award) qu’au niveau des ventes.
Pour Jenkins voilà comment les Inhnumains s’expriment : « Chez les Inhumains, plus on a de pouvoirs, moins on peut l’exprimer, c’est l’idée. » Paul amène une narration très introspective, dans la plupart des 12 numéros le narrateur est un personnage aux prises avec ses angoisses. (Flèche Noire, Maximus, Woz, Gueule D’or ou encore Triton, dans ce qui reste sûrement le meilleur épisode de cette maxi). Paul Jenkins ne traite pas uniquement de la famille royale, il parle aussi des autres, ceux qui sont relégués à de basses besognes comme le montre un épisode sur un tatoueur un peu attardé, il montre aussi l’impact des médias sur la population dès qu’il s’agit de quelque chose de nouveau et de branché. Paul utilise énormément les métaphores pour mettre plusieurs niveaux de lecture mais aussi pour pouvoir exprimer ce qu’il veut plus facilement : « La première histoire mettait en scène Flèche Noire, ce type qui ne peut pas dire un mot. Et j’ai pensé que Stan Lee à travers lui, avait voulu créer une métaphore de la royauté, dans le sens où, si vous êtes le roi d’Angleterre, vous ne pouvez pas dire ce que vous voulez sur n’importe quel sujet. Vous devez mettre une distance entre vous et le peuple. ». Il en va de même pour le second épisode avec les enfants : « Quand les enfants Inhumains subissent la terragénèse c’est bien sur une métaphore de la puberté. »
En fait, c’est Jae Lee qui est allé chercher le scénariste Paul Jenkins : « Mais finalement, c’est Jae qui est allé chercher Paul Jenkins, parce qu’il voulait qu’Inhumans ait une approche psychologique qu’aucun des scénaristes de Marvel n’était en mesure de fournir. » José Villarubia, qui venait de refuser de bosser pour MK, est un grand ami de Lee. Ce dernier a accepté la proposition de Joe & Jimmy et Jae a fouiné dans son encyclopédie Marvel pour chercher un personnage sur lequel travailler et José a trouvé les Inhumains : « J’ai toujours trouvé que les Inhumains allaient bien avec Jae, parce qu’ils ont toujours eu un côté exotique, un côté - je déteste dire ça, mais - asiatique : les noms, les costumes, le karaté, ils étaient un peu ridicules, mais j’étais sûr que Jae pourrait en faire des personnages sexy, sophistiqués. »
Avec son style tout en ombre, Jae Lee rend ses héros plus sombres et plus étranges qu’ils ne l’étaient avant ; Il ne change pas les costumes, ou quoi que ce soit, mais c’est par son ambiance, où les arrière-plans n’existent quasiment pas car ils sont remplacés par des aplats noirs dans lesquels se fondent les personnages. Les cadrages sont très réussis et renforcent ce que veut dire l’auteur, le découpage est bien particulier. Pour lui cette série est : « c’est la première fois que j’arrive à maintenir un niveau acceptable tout du long. ». L’auteur d’Hellshock fait encore mouche à mes yeux c’est vraiment grandiose même si au départ ce n’était pas gagné : « Je me souviens que quand j’ai commencé Inhumans, personne ne pensait que je serais capable d’assurer sur douze numéros d’affilée : seul le dernier numéro est sorti en retard, de deux ou trois semaines. On a surpris pas mal de gens. »
Cette maxi est pour ma part une des meilleures produites par le label, même encore maintenant.

Kab
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le 4 sept. 2018

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Kab

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