Iron Fist - Intégrale 1974-1975 par arnonaud

En parallèle de mon visionnage de la série Netflix, j'ai décidé de me lire les premiers épisodes dans lesquels est apparu le héros en comics. J'ai découvert Iron Fist avec le run de Fraction et Brubaker, qui m'a rendu fan du personnage, et là c'est l'occasion de découvrir ses débuts.

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, surtout qu' Iron Fist est loin d'être le personnage le plus populaire de Marvel, pas celui qui a les meilleurs ventes, et pourtant j'ai été très agréablement surpris par la qualité de cette intégrale. En particulier le premier épisode, signé par un Roy Thomas hyper inspiré au scénario et par un Gil Kane en très grande forme aux dessins, et le résultat est incroyable.

Toute la tragédie de l'origin-story du héros est posé, avec des images vraiment très fortes, un ton dramatique, un héros hyper déterminé avec sa quête de vengeance, et déjà plusieurs éléments forts de la mythologie. C'est vraiment un super départ. Hélas, dès l'épisode suivant, l'équipe créative change et c'est vraiment quelque chose qui va marquer ces premiers épisode. Le second épisode, dessiné par Larry Hama et co-scénarisé par Len Wein reste excellent, posant les derniers éléments de l'origin-story : Shou-Lao l'immortel, Lei-Kung the Thunderer, le fameux choix tragique d'Iron Fist de venger ses parents plutôt que d'être immortel... Mais en parallèle on a Iron Fist qui fait ses premiers pas à New-York et affronte... Scythe, un vilain un peu moisi et surtout insupportable, n'arrêtant pas d'appeler Iron Fist "joker", à quasiment chaque bulle.

Et dès l'épisode suivant, c'est Doug Moench qui débarque au scénario. C'est lui qui va gérer l'histoire de la vengeance face à Meachum, et il a beaucoup de bonnes idées (notamment la conclusion de cette quête), mais il est aussi très fantasque, avec l'immeuble de l'adversaire d'Iron Fist qui est bourré de pièges à un point complètement irréaliste, ce qui surprend mais se révèle surtout très fun. Moench pose aussi les premiers éléments du supporting cast du héros : le professeur Wing et sa fille Colleen, le mystérieux Ninja. Et le début d'intrigues futures : l'oncle et la fille Meachum ainsi que l'improbable clan Kara-Kai.

Mais hélas Moench ne reste pas et c'est Tony Isabella qui prend le relais, avec Arvell Jones aux dessins. Si ses premiers épisodes se tiennent, avec Batroc qui vient faire coucou, la première apparition de Misty Knight qui est tout de suite une vraie femme forte, quelques adversaires féminines également pour Iron Fist... tout s'effondre un peu dans son dernier épisode où il essaye de conclure toute l'intrigue autour du clan Kara-Kai et du Ninja, dans un épisode vraiment hideux (je me remet pas de la page d'ouverture du numéro qui ressemble à un de ces dessins foireux de fête foraine) et assez chiant. Mais ça a le mérite de laisser le champs libre au scénariste suivant, qui se révèle être... Chris Claremont.

Et tout de suite, le scénariste nous rappelle pourquoi il est si réputé : il a tout bonnement un talent immense. Son premier épisode, qui oppose Iron Fist à Warhawk (qui fait d'ailleurs son retour dans la série Luke Cage de 2017), est absolument incroyable. On retourne a un ton très dramatique, et c'est vraiment hyper intense, avec Iron Fist qui est vraiment mis en difficulté pour vaincre son adversaire.

Et les épisodes suivants sont tout aussi bon, avec Claremont qui prend le temps de développer l'univers du héros, propose toujours des confrontations intéressantes même face à des méchants aux looks franchement nullos comme Monstroid (AKA Ballox...) ou Angar the Screamer.

Iron Fist finit par avoir sa propre série, avec les deux épisodes qui terminent cette intégrale, qui continuent l'arc commencé par Claremont dans le Marvel Premiere #25, tout en lançant de nouvelles intrigues liés à Kun-L'un, dont Claremont se met à développer la mythologie à fond les ballons dans le deuxième épisode. C'est vraiment très bon, hyper agréable à lire, en plus l'excellent John Byrne a débarqué aux dessins et on franchement très envie de lire la suite.

Bref, l'intégrale a beau être inégale, c'est globalement d'excellente qualité, avec beaucoup d'éléments hyper importants de la mythologie du héros qui sont déjà posés. Un régal.