Journal de lecture de "journal d'une dépression"

Attention, cette critique n'a aucun intérêt. Je l'ai écrite pour moi-même et je ne comprends pas les gens qui pourront y trouver quelque chose d'intéressant.


Jeudi 27 juillet : Levé 10 heure. Partie de Criminal Case. Twitter : mon tweet d'hier a été abondement retwitté et je fais une longue série de commentaires expliquant ce que j'ai voulu dire. Lecture de quelques pages de "La Première Mission du Sorcier" de Terry Goodkind. C'est d'un chiant ce truc. J'en suis à 150 pages depuis un an et je m'ennuie ferme. Je joue à Binding of Isaac en écoutant l'émission de 12 :30 de Nova sur l'année 1997 en musique. L'émission est bien mais j'échoue sur Mum.


Je mange un reste de taboulet et un sandwich triangle tout en regardant 25 minutes de l'épisode For the World Is Hollow and I Have Touched the Sky de Star Trek. J'écris deux pages de mon livre, celles consacrées à " Om nom nom nom" et "Pew Pew." J'ai soudainement un coup de barre à 16h et je pars m'allonger. Je suis réveillé par un texto : le mec du covoiturage qui devait me rapporter mon pull me dit que sa copine est repartie avec sa voiture et donc mon pull (rire.) Je repousse le rdv à lundi.


Je vais à la bibliothèque des champs libres : je ne cherche pas ce que je voulais trouver. Dépité, je repars avec Sauvez Hamlet de Jasper Fforde, le Tome 3 de Sandman (j'essaye de trouver le Tome 2 depuis des mois mais je pense que quelqu'un l'a volé et que les Champs Libres ne l'ont pas racheté) Gigish ou le Maître du Je de Florence Dupré la Tour et Journal d'une dépression de Hideo Azuma. J'en lis le début dans le métro et en passant au supermarché.


Je tente de me remettre sur le montage de ma prochaine vidéo, mais j'ai de nouveau un coup de barre. Pendant que je bouquine Journal d'une dépression, un texto de ma copine au sujet du dernier Doctor Who dégènere en semi-engueulade sur d'autres sujet. On s'appelle pendant une heure et demi. Je m'excuse en lui disant que la solitude me fait péter les plombs et qu'en ce moment je déprime un peu.


Je mange des nouilles coréenne iophilisée devant la fin (nulle) de "For the World Is Hollow and I Have Touched the Sky" puis je termine mon montage à 1 heure du matin, claqué, les yeux complètement explosés. Un fan du canada me demande pourquoi il ne peut pas commander le livre sur Amazon depuis son pays, je lui répond brièvement et je vais me coucher. Je m'endors en lisant TvTropes puis en écoutant une version audio du Lys dans la Vallée d'Honoré de Balzac.


Vendredi 28 juillet : Levé 11 heures. Partie de Criminal Case. Textos. Twitter. Partie de Binding of Isaac en écoutant Nova, cette fois-ci sur les influences de cette décennie. C'est vraiment intéressant. (Mais la partie d'Isaac était toute pourrite, qu'elle idée j'ai eu de prendre le couteau de boucher, cet arme est franchement injouable.) Tout en écrivant l'article wikipédia français consacré à For the World Is Hollow and I Have Touched the Sky je lis les articles Sens Critique sur Journal d'une dépression. Je me dis que je vais commencer à faire un brouillon de mon avis.


J'hésite à poster une liste de ce que j'ai fait de mes journées pour faire comme dans la bd : ça serait un peu méta, mais au fond ça serait quand même super chiant. En plus c'est pas comme si j'étais connu.


Je commence ma critique :



Le paradoxe de la dépression m'a toujours intrigué (voir la liste que j'ai fait sur ce site) : Il existe plein de livres sur cet état dans lequel un artiste trouve que la vie est vaine et qu'il n'a rien d'intéressant à raconter. Et pourtant cela donne des livres qui pour certains, sont considérés comme des chef-d'oeuvre. Du coup, est-ce que l'artiste ment quand il dit qu'il n'a rien à raconter ou est-ce que le fait de n'avoir rien à raconter peut aussi avoir de l'intérêt pour un observateur extérieur ?



Et finalement l'oeuvre qui en illustre bien le paradoxe est ce Journal d'une dépression d'Hideo Azuma. Azuma y raconte sa vie quotidienne dans ce qu'elle a de plus plate : il bosse un peu sur ses commandes, lis des livres et des bds (pour la plupart inconnus du lecteur car spécifiquement japonais) en donne vite fait son avis, regarde la télé, va à la bibliothèque, prend un médoc et va se coucher. Et le récit des jours est raconté aussi mécaniquement que ça. Jour après jour. Sans qu'il y ai jamais de fil directeur ou d'histoire qui se dégage. Les journées se suivent, mécaniquement : il se lève, bosse, lis, mange, mate un truc à la télé et va se coucher. Parfois il mate une lycéenne dans la rue ou une idol à la télé (Azuma ayant un faible pour les lolis et étant considéré comme l'inventeur du genre Moe, même si lui même est contre cette affirmation) et la redessine. Il explique lui-même que ce journal ne présente aucun intérêt et qu'il sait même pas trop pourquoi il s'emmerde à dessiner ça.



J'arrête là. Je continuerais lorsque j'aurais fini la bd et je finalise mon article wikipédia . Je mange un sandwich triangle en matant une vidéo de MisterFox où il se plaint des DVD les plus mal foutus. Ça m'occupe même si, au fond, ça me conforte dans l'idée que je vais finir ma vie en téléchargeant tout, avoir une collection de DVD n'étant vraiment consacré qu'aux fans de l'objet. En plus, je ne regarde quasiment jamais deux fois le même film.


Tout en lisant des articles glanés sur Twitter, j'écris deux pages du livre, une consacrée à "Rends l'argent" et l'autre au "Point Godwin." Je m'aperçois que l'article wikipédia consacré à celui-ci utilise comme source un de mes vieux articles de 2009. Je relis l'article : il est complètement défoncé à cause des images qui ne fonctionnent plus et j'ai limite honte. J'en parle quand même sur Twitter.


Je m'aperçois que la vidéo que j'ai créé hier ne fonctionne pas au niveau des crédits. Il va falloir que j'en remonte une partie. Ça m'agace. J'en profite pour sortir, histoire de poster un des livres qu'on m'a commandé sur Amazon. Je prend le journal, je remonte et corrige mon montage. Pendant que l'ordi calcule le rendu, j'en profite pour lire la suite de Journal d'une dépression.



Ce qui est dingue, c'est qu'au bout du premier chapitre, j'étais prêt à abandonner en me disant "ok, j'ai compris, il y aura aucune trame narrative : c'est juste voir un mec vivre une vie redondante et lire des livres que je ne lirais jamais. Si je comprends que l'auteur ai pu éditer ça, quel était intérêt de le traduire ?" Et puis, je me suis dit que j'allais essayer d'aller jusqu'au bout de l'expérience. Lire la vie quotidienne d'un mec dans toute sa routine.



Parce qu'après tout, c'est ça la dépression. Je lisais une bd de Sarah Andersen où elle mettait à mal le mythe de l'artiste mal dans sa peau en disant que ceux qui sont vraiment malheureux n'écrivent rien. Et c'est pas faux, une dépression ça se vit sur la longueur. C'est un enchainement d'une vie quasiment normale où tout ce qui nous arrive est fade et ne semble avoir aucun intérêt. La dépression n'est jamais éclatante, elle est insinuée par-ci par-là, dans ces moments où Azuma n'arrive pas à bosser plus de 2 heures sur ses pages, où il dit tout à coup qu'il à le cafard et va à la bibliothèque, où il dit qu'il a des pensées nihiliste, dans les cachets qu'il prend, dans ses heures de sommeil trop longues ou trop courte, dans ses moments où il n'arrive pas à se lever et ces autres moments où il s'imagine un double qui l'accuse. Elle ne semble pas grave mais est toujours présente.



J'en suis au chapitre 4 lorsque le rendu est fini. J'en profite pour écouter les nouvelles paroles de 123Lunatic sur son prochain EPB. Il n'en était pas satisfait. Je me rends compte que lui aussi galère sur ses propres productions.



Je pense qu'un truc qui me touche le plus chez Azuma, c'est que je m'y reconnais, surtout en ce moment : Des journées qui se ressemblent sans se ressembler, sans coupure pour le week-end. Des histoires de pages blanches ou d'inspiration soudaines qui donne envie de se mettre à fond dans un truc. Le fait de naviguer entre l'envie de se cultiver pour s'inspirer et ne pas avoir envie parce qu'on sent qu'on va être jaloux. Le fait de ne jamais être content de ce qu'on a fait et d'avoir peur de ne plus jamais avoir de travail dans le futur. Le fait d'être secrètement content qu'on a des fans parce qu'on se sent "pas si connu que ça."



Pendant que ma vidéo uploade sur YouTube, je me fais une poelé de légume (depuis le temps que j'avais ce truc au congélateur) et les mange en matant la saison 3 de Better Call Saul. J'envoie la vidéo sur mon Discord. Lunatic me dit "c'est bien foutage de gueule." Je suis content, il a compris. Ça me donne envie de mettre au propre le script du prochain épisode, mais j'hésite, je m'étais promis que je sortirais prendre une bière aujourd'hui et il est bientôt 23h.


Je fini par sortir. Je prends le métro. Cela fait deux mois que l'arrêt Gare est fermé au point que je ne fais même plus attention à l'annonce sur les haut parleur. Bar. Je croise Marie. Elle me demande quand je monterais la vidéo qu'on a tourné et je lui dit que ça sera fait au mois d'août pour une diffusion en septembre. J'ai encore plus envie de me remettre au boulot. Je fini ma bière et reprend le métro. Je continue à y lire Journal d'une dépression.



En même temps, Azuma fait exprès de raconter une vie qui paraisse répétitive. Ainsi, dans un moment d'oubli, il redessine deux fois la journée du 21 octobre. Sauf que les deux fois, il ne la raconte pas pareil : dans l'une il s'empresse de dire qu'il déteste son travail précédant, dans l'autre il panique à propos de planches perdues. Dans les deux cas le tout est émaillé de réflexions anecdotiques qui ne sont pas les même. Comme s'il voulait noyer son travail dans le banal. On apprend aussi au détour d'une case qu'il a une femme. Il en est rarement fait mention, l'auteur se dessinant prendre ses repas dans son coin et dormir dans un futon, seul, par terre. Or, dans une interview en milieu de livre, il explique qu'elle lui fait des repas du soir et à la fin, on l'aperçoit sur le canapé. Le fait de la dépeindre comme un élément extérieur amplifie cette impression de loser solitaire.



Je rentre chez moi. Échange de textos avec ma copine. Je me décide à réécouter Take My Head de Archive. Le morceau You Make Me Feel me fait moins d'effet qu'avant. Je tente de me remettre sur l'écriture du script mais je tombe de fatigue. Malgré ça, j'ai des grosses insomnies et n'arrive pas à m'endormir avant trois heures du matin. J'essaye d'écouter le chapitre 4 du Lys dans la Vallée. Sommeil très agité.


Samedi 29 juillet : Reveil 9h30. Je somnole jusqu'à 10h30. Criminal Case. Discussions sur Twitter et Facebook. Je bouquine un peu Journal d'une dépression au toilette et me rend compte que j'ai hâte de le finir. Je reprends l'écriture de mon livre mais au final... je constate que ça ne me plait pas : certaines pages déjà écrite sont hors sujets. Je modifie, je remets tout dans tous les sens. Bref, au bout de deux heures de travail, j'ai finalement reculé de trois pages.



S'il y a une leçon à retenir de ce livre, c'est que non seulement la vie d'artiste est loin d'être glamour, mais en plus, elle est difficilement quantifiable en "heures travaillées" : les longs moments de lectures auquel l'auteur se consacre sont aussi un boulot qui va nourrir son inspiration ou le mettre à l'affut de ce qui marche en ce moment, il a des pannes d'inspirations, des coups de génies, des coups de mous, et passe son temps à se demander s'il va continuer comme ça. (A l'époque il touchait à peine le RSA avec ses ventes.) En plus, ça donne une vision du métier de mangaka franchement plus crédible que ne l'était Bakuman, avec ses jeunes heureux d'aligner 15 heures par jour de boulot.



Tout en avalant un sandwich triangle, je regarde Star Trek, l'épisode Le Piège des Tholiens. Je termine l'écriture des scripts de deux épisodes avant d'aller au supermarché. J'attends longtemps avant d'avoir une baguette, mais j'ai trop envie de me faire un hot dog ce soir. Rentré chez moi j'envoie les scripts aux copains, et je demande à Stan s'il peut me faire une musique. Il accepte, celle-ci n'étant pas longue et la vidéo pilote l'ayant fait marrer. Yes !!


Je me fais un méga hot dog. Je fini Journal d'une dépression et tout en tapant mon avis sur Sens Critique, j'apprends sur wikipédia qu'Azuma est à l'origine d'un de mes dessins animés de mon enfance La Petite Olympe et les Dieux.



Avec Journal d'une dépression, je pense faire un truc que j'ai souhaité faire depuis longtemps : filer une sale note tout en mettant un petit coeur. En effet, je déconseillerais cette bd à la plupart des gens étant donné que c'est répétitif et peu intéressant. Mais au fond de moi, j'ai eu du mal à ne pas être touché par cette bd et je vais sans doute lire d'autres oeuvres d'Azuma, notamment Journal d'une disparition qui raconte l'époque où il est devenu SDF.



PS : Si vous avez trouvés ce que je racontais entre les citations très chiant... sachez que cette bd raconte à peut près ce genre d'anecdotes sur 200 pages. Avec des dessins. Vous voilà prévenu.

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le 28 juil. 2017

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