Kardum du Talion est déjà le douzième tome de la saga Nains. Le scénariste, Nicolas Jarry, demeure constant dans la qualité de ses histoires. Celle-ci ne déroge pas à la règle, proposant de suivre un nain singulier qui décide de tracer sa propre route. C'est un peu le principe de toute cette saga que d'illustrer des individus particuliers de ce peuple farouche. Mais l'auteur semble posséder l'inspiration nécessaire pour ne pas tomber dans la redite.
Le lecteur peut ainsi suivre l’ascension d'un habile artisan, appelé à succéder à son paternel dans la fabrication de la verrerie de qualité. Mais ce dernier ne l'entend pas de cette oreille et va édifier un empire commercial et financier significatif, à tel point que d'autres seigneurs nains finiront par en prendre ombrage. Si l’économie de guerre est largement abordée, l'aspect plus "humain" de cette entreprise se révèle au fil des pages, sortant le récit des habituels poncifs de "self made man".
Côté illustrations, si la couverture s'avère extrêmement soignée, les premières pages pourront légèrement décevoir, au vu de certaines anatomies pas totalement abouties et d'une scène de siège menée en dépit du bon sens. Mais le dessinateur, Stéphane Créty, semble prendre ses marques et la qualité escomptée ne fait que se confirmer, que ce soit dans les drapés, les architectures qu'il soigne beaucoup ou encore les choix de cadrage.
Les couleurs, fruit du travail de Digikore Studios, sont efficaces et complètent la cohérence visuelle avec les tomes précédents.
Une saga qui jusque-là ne déçoit pas.