Mike est un charpentier veuf qui ne trouve pas de travail. Aujourd’hui, Mike a particulièrement besoin d’un boulot, car c’est l’anniversaire de son fils et il n’a pas de cadeau. Un étrange marchand lui vend pour quelques cents une boîte en carton. Il pourra toujours fabriquer quelque chose avec. À première vue, c’est le pire cadeau que l’on puisse imaginer. À première vue…
L’effet carton est une fable surréaliste sur le mal-être engendré par un deuil non terminé. Mike ne vit plus depuis le décès de son épouse et refuse jusqu’aux avances de sa séduisante voisine. Son fils Cam s’emploie à atténuer la peine de son père en s’oubliant lui-même. Et Marcus, lui, s’efforce d’être un monstre parce qu’il ne correspond pas à l’idéal de son père.
C’est d’ailleurs ce petit con, le véritable héros de l’histoire. Marcus, le psychotique pervers, voit sa psyché prendre forme grâce au carton et à toutes les entités autonomes sorties de son cerveau malade. Dès lors, il rencontre le monstre destructeur (le géant) qu’il s’est fabriqué en s’identifiant en partie à son rat, mais également le petit garçon capricieux qui veut être le roi tout puissant. Ce miroir de carton lui permet de prendre conscience de sa noirceur et, comme on est dans une bande dessinée, d’en guérir. Cette guérison soigne également l’aveuglement de son père qui voit enfin son fils.
Doug TenNapel est un poète. Bien que son style graphique soit parfois un peu rude à suivre, il convient parfaitement à cette histoire naïve et touchante qui, évidemment, se termine bien. Dessinateur, scénariste et coloriste, L’effet carton est entièrement son œuvre et démontre son talent.