Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

[Concours] Touche pas à mon Canard (Enchaîné), il a 100 ans et voici son incroyable histoire

Un exemplaire à gagner ici avec la critique: https://branchesculture.com/2016/12/10/concours-bd-incroyable-histoire-canard-enchaine-convard-magnat-centenaire/


Plus ancien titre de la presse satirique française, Le Canard enchaîné a profité de 2016 pour fêter au calme et dans le confort de ses quasi 400 000 exemplaires par semaine (c’est plus que L’Humanité en une semaine et au-dessus du tirage quotidien des Monde, Figaro et consorts) son centenaire. Après un faux départ en septembre 1915, c’est le 5 juillet 1916 que le journal qui fait coin coin prend son envol, traversant les décennies en toute indépendance de la publicité et en marquant son absence assumée de la toile. Didier Convard et Pascal Magnat remontent le temps et nous convient à découvrir l’histoire d’un des plus sensationnels et singuliers canards français. (Concours en fin d’article)


Résumé de l’éditeur: Il est né de la boue et du sang des tranchées de 14/18. Dès son premier numéro, c’était déjà un vilain petit Canard, insolent, anticlérical et frondeur. Cent ans qu’il a pris l’habitude de distribuer ses coups de bec dans le ventre replet des industriels et banquiers, des pousse-au-crime, des va-t-en-guerre et autres ganaches de tout poil… Cent ans qu’il enquête dans le marigot des affairistes et des combinards de la politique. Cent ans que le Canard sauvegarde sa liberté et brave la censure, sans publicité. Un seul mot d’ordre : l’humour.


« La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas ». C’est peu dire qu’en cent ans, le Canard Enchaîné, ce journal créé par Maurice et Jeanne Maréchal avec l’aide de l’illustrateur Henri-Paul Deyvaux-Gassier, n’a cessé d’user et d’abuser de cette liberté qui nous est si chère. On ne la lui fait pas, et dans un inversement judicieux des rôles, le Canard s’est mis à voler dans les plumes des puissants, de scandales en casseroles dénoncés. C’est sûr, parfois il a perdu des plumes, face à ceux qui ne l’entendaient pas de cette oreille et voulaient le canarder, mais jamais sa liberté chérie. Bref, ne regardez pas le… canard qui chasse et fait souvent mouche.


Divisé en deux partie, le livre élaboré par Didier Convard et Pascal Magnat (qui, après L’Empire : une histoire politique du christianisme chez le même éditeur, semble prendre goût aux gros volumes) prend le temps de 80 planches pour revenir sur l’histoire, tout sauf monotone, du journal satirique avant d’aborder un véritable jeu de l’oie… que dis-je du canard pour s’intéresser un peu plus, case par case, à la chronologie des scandales traités par le média à partir des années 70: du Rainbow Warrior à Bérégovoy en passant par la vache folle, les diplômes de Rachida Dati, Kerviel ou encore le sang contaminé. Il y a de quoi faire et les règles préviennent: mieux vaut avoir « un dé (qui peut être pipé) et (…) tout joueur possédant de belles valeurs utopistes, une chaleureuse honnêteté et une pure éthique chevillée à sa belle âme, ferait mieux de s’abstenir! »


Reste que dans l’une comme l’autre partie de cette histoire en bande dessinée guidée par le canard lui-même, on s’amuse beaucoup à (re)découvrir cette odyssée médiatique face aux cyclopes du pouvoir très éclairante, calibrée et très pratique. Le trait de Pascal Magnat permet de passer d’une époque et d’un décor à l’autre avec une efficacité à toute épreuve. Il ne subit pas l’Histoire, il la fait vivre. Il y a du rythme, du rire et l’histoire, si elle rapetisse encore un peu plus le monde politique et ses vils instincts, se lit avec le plus grand intérêt. Un ouvrage qui ne manque pas d’être corrosif et qui y réussit bien.

Alexis_Seny
7
Écrit par

Créée

le 11 déc. 2016

Critique lue 360 fois

1 j'aime

Alexis Seny

Écrit par

Critique lue 360 fois

1

Du même critique