Néant

En une soixantaine de pages – la plupart constituées de doubles pages, dessin à gauche et texte à droite –, trois auteurs imaginent les réactions de différents personnages dans les vingt-quatre heures précédant le passage d’une comète qui anéantira toute vie sur Terre. Ces personnages sont farfelus, plus ou moins. On en retrouve quelques-uns à la fin du livre, mais pas tous. On pense vaguement à l’Étoile mystérieuse, mais pas trop. Il y a un peu de cruauté, mais pas trop. Un peu de tendresse, mais pas trop.
En fait, après (malgré ?) deux lectures, la Comète m’a paru remarquablement anodin. Le livre n’est pas inélégant sans être somptueux. Les dessins de Mathias Picard et de Donatien Mary, au trait saisissant de banalité, n’apportent pas grand-chose sans être regrettables ou véritablement superflus. Le texte de Didier de Calan n’est jamais raté mais ne comporte pas le moindre mot mémorable. Les différentes épigraphes (Hugo, Apocalypse de Jean, Rabelais, Jankélévitch…) entrouvrent parfois une faille mais la referment aussitôt. La tentative de faire participer le lecteur n’est pas mal trouvée mais absolument inefficace.
Dans un sens, ils sont terribles, ces livres si peu marquants.