Super, Picsou ! Géant !

Don Rosa. Peut-être ce nom et ce prénom auraient suffi à faire une critique.

Mesdames et Messieurs, cet homme est un génie. Il a fait des millions, peut-être même des milliards, qui sait, de gens heureux. Beaucoup ne le connaissent pas, mais quasiment tous l'apprécient pour ce chef d'oeuvre qu'est la totalité de son travail sur Picsou, qui m'a fait détester Mickey au plus haut point car il n'avait finalement et absolument rien pour lui.

Faisant pourtant partie de l'univers Disney, peu réputé pour sa "relecturabilité", les Picsou de Don Rosa ont une vraie double-lecture, ce qui rend la BD extrêmement appréciable, autant pour un gamin de 8 ans que pour l'ensemble des PDG du CAC 40. Il y a Picsou, le self-made-man radin et légèrement paranoïaque, Donald, l'occidental moyen, antihéros à qui rien ne sourit vraiment, et plein d'autres personnages étonnamment peu caricaturaux et toujours un peu profond.

Un tour de force est également à souligner : rien, absolument rien n'est propice à l'énervement ou l'ennui dans cet BD. Les personnages s'harmonisent entre eux, qu'ils soit héros, vilains ou antihéros, rares dans la BD jeunesse. Tous prêtent à réagir.

Et il y a ce souci du détail, le fait qu'on a pas l'impression qu'il doit balancer des BD comme un journaliste le ferait pour des articles à l'intérêt douteux. Des détails sont présent dans chaque case et les petites pointes d'humour ne sont jamais ratées.

Plus précisément, dans cette Jeunesse de Picsou dont je n'ai lu que quelques tomes (Dieu que j'aimerai rien que toucher cette intégrale hors de prix du doigt !), on trouve toutes les qualités évoquées précédemment, servies par une backstory extrêmement riche (jamais un personnage, en mon sens, a eu le droit à tel soin dans son histoire) prenante et variée, parfois même épique, à l'image d"Oncle Picsou".

Je reprends l'idée de Félon, qui élève cette intégrale au même niveau que les chants homériques comme une véritable épopée modèle qui a du inspirer, inspire et inspirera pas mal de monde.