Ayumi Yumeji arpente Tokyo avec de vieux appareils argentiques, seule, avec ses amis ou en famille. Hors des sentiers battus, parfois juste à côté des centre touristiques, comme Asakusa et Ikebubukuro, elle donne à voir une ville différente que celle que l’on trouve dans les guides. Un Tokyo qui vie du poids de son histoire, de ses écrivains et des fêtes traditionnelles qui s’y déroulent. Et c’est tout le mérite de ce manga de Kenichi Kiriki : nous initier à des pratiques culturelles, des lieux et des personnes qui ne sont bien souvent connus que des japonais eux-même.
Le manga se présente en petites histoires, une vingtaine par volume, où notre héroïne du quotidien explore un quartier, toujours avec un fil maître, un auteur, comme Edogawa Ranpo, un objet, comme les raquettes du marché Hagoita ou une spécialité comme le Ramen Tokiwa-so. Ce n’est bien sur par le Tokyo moderne que l’on veut décrire ici, mais un monde déjà perdu, dont les japonais, qui sont les maitres de la nostalgie, conservent religieusement les marques. Et de la même manière ce n’est pas avec un appareil numérique que la promeneuses immortalise les lieux qu’elle visite mais toujours avec des appareils argentiques aux noms qui font sens pour le photographe éclairé : l’Olympus Pen, le Contax 2, le Rollei 35… des appareils légendaires du siècle dernier. Finalement, la aussi un monde qui n’existe plus.
Chaque histoire est accompagnée d’un témoignage écrit de l’auteur, d’un plan détaillé et d’encarts descriptifs sur les lieux à explorer. Un beau cadeau pour l’amateur de Tokyo et de ses secrets.