Apocalypse locale...

Ce vingt-deuxième tome traitant des histoires de chevaliers dragons propose un angle de narration inédit.

Deux chevaliers dragons (une matriarche et un chevalier) sont de garde dans un forteresse septentrionale nommée "la porte du nord". C'est assez judicieux comme nom, vu la situation géographique apparemment très extrême de ce qui constitue un gigantesque mur destiner à protéger l'empire de... on ne sait trop quoi. Je me dis alors que les auteur ont dû trop regarder le trône de fer, tant la similitude est flagrante.
Certes, il y a bien quelques créatures de veil mais celles-ci se font rondement découper dès qu'elles montrent le bout de leur dents. L'histoire prend son temps pour expliquer les liens étroits qui sont sont tissés, avec le temps, entre les deux femmes de l'ordre et les habitants de la forteresse. On pourra relever ça et là quelques incongruités (il y a quand même beaucoup d'habitants pour un milieu semble t-il très hostile et le phrasé de certains paraît bien contemporain parfois) mais rien de trop choquant.
La montée en puissance du péril est assez bien retranscrite et l'épilogue tout à fait réussi.

Néanmoins, la bande dessinée ayant une composante essentielle, à savoir le dessin, je ne pourrai terminer cette critique sans évoquer cette part ô combien importante. C'est tout à l'honneur du duo Ange de proposer à de jeunes dessinateurs d’œuvrer sur un tome de leur fresque mais le risque est de faire travailler des personnes pas encore tout à fait maîtresses de leur art. C'est encore ici le cas avec un illustrateur disposant certes d'un potentiel intéressant mais qui doit encore travailler ses planches. Rien n'est véritablement raté dans son trait mais rien ne sort du lot non plus. Les paysages glacés sont quelconques, l'architecture idem et l'anatomie (en particulier les visages) n'est pas vraiment le point fort du dessinateur.

Un nouveau tome qui se laisse lire gentiment mais qui n'offrira d'intérêt que pour ceux qui suivent la série depuis longtemps et demeurent encore bienveillants sur une saga déjà bien usée.