Ça devait forcément arrivé à un moment où à un autre : à force de revisiter les moments clés de l'univers Marvel, Ultimate Spider-Man s'attaque à l'une des sagas les plus controversées du tisseur : la saga du clone. Une saga qui avait fait couler beaucoup d'encre à l'époque, plus ou moins réhabilitée aujourd'hui, la preuve : Bendis a mis les petits plats dans les grands, misé gros et promis beaucoup de choses pour cette arc, au point d'étaler son histoire sur 8 épisodes et un épilogue (autant dire que ça promettait d'emblée d'être décompressé à mort).

On commence donc par les habituelles jérémiades amoureuses de notre héros mais pas avec MJ cette fois, plutôt avec Kitty Pride qui fait une crise de jalousie. Raison de plus pour s'en foutre encore plus que d'habitude.

Puis MJ et Peter Parker se comptent fleurette quand une version hideuse du Scorpion pointe son nez. Bon jusque là, rien de bien original sous le soleil de USM. Mais quand l'identité du nouveau Scorpion est dévoilée et qu'il s'agit d'un clone de Peter, voilà qui donne un peu plus d'intérêt à l'histoire. Bon, Peter cherche des réponses auprès des FF et on aurait pu se passer de leur présence : jusqu'ici, la présence de personnages issus des autres séries Ultimate n'a jamais apporté grand chose. Mais admettons, ça se tient, ça s'explique, ce sont des scientifiques, Peter cherche des réponses. Bon, lorsqu'il dévoile son identité, c'est un peu le bordel. Et puis Bendis commence à s'emballer dès le second épisode et ça devient rapidement un bordel sans no : MJ est enlevée... par un autre clone de Peter, notre tisseur tombe sur une version féminine de lui même (qui s'avérera êtes vraiment ça : un clone féminin de lui), puis c'est Gwen qui fait son retour alors qu'elle était morte. Et puis le voilà qu'il avoue qu'il est Spider-Man à sa tante (parce que c'est vrai que le retour d'une morte, c'était déjà pas assez sensationnel pour la vieille), qui réagit n'importe comment. Et puis c'est le père Parker qui réapparaît... Déjà à ce niveau, on a atteint les limites du grand n'importe quoi mais l'explication de son absence/retour/disparition (rayez la mention inutile) est un tel niveau de nawak en puissance qu'il faut quand même s'accrocher. Bendis est atteint d'incontinence scénaristique, il avait visiblement beaucoup d'idées et il a décidé de toutes les incorporer : ça n'a plus beaucoup de sens, on ne comprends rien et c'est tellement n'imp qu'il faut vraiment s'accrocher pour y croire.

Bendis s'est surpassé sur le coup. Et ça ne s'arrange pas quand Fury débarque armé jusqu'au dents, quand Gwen se transforme en Carnage, quand Fury se met a canarder partout au milieu d'une zone résidentielle sans raison... Tout ça n'a absolument aucun sens : pourquoi Fury aurait conçu une armée de Spider Slayer, on ne voit pas trop en quoi Spider-Man serait une menace plus grande que les X-Men ou Hulk par exemple. Tout ça est un gros bordel écrit avec le cul. Le scénariste tentera bien de se justifier sur la fin, en expliquant qu'au vu de son parcours, tout le prédestinait à passer du côté obscur de la force mais ça sent plutôt l'excuse foireuse et ça peine à convaincre.

Et ce n'est pas fini : Bendis semble visiblement décidé à faire dans la surenchère de rebondissements improbables. La CIA a embauché Octavius pour faire des clones de Peter Parker... dans le but de cloner leur propre super soldat!? On ne comprends plus rien, ça n'a vraiment aucun sens, Les Ultimates sont déjà au service du gouvernement. Et Octavius devient Magnéto maintenant et se découvre un pouvoir sur le métal... Tout ça est long, vraiment long, trop long, c'est interminable, le combat contre Octopus n'en finit plus, on a vraiment envie de se trancher les veines avec un couteau à beurre, ce serait beaucoup plus amusant que la lecture de cette merde , tout ça a déjà dépassé les limites de la connerie, mais non, il reste encore un épilogue!!!

Un épilogue pour quoi d'ailleurs? Pour que MJ et Peter se remettent officiellement ensemble, pour que Tante May change soudainement d'avis, pour que MJ balance à Fury que Peter le considère comme un père et qu'il voudrait être comme lui (ça sort d'où ça), pour que Fury nous apprenne qu'il avait peur que Peter passe du mauvais côté (c'est vrai que ses Ultimates sont une grande réussite) et pour qu'il passe à nouveau pour un gros hypocrite... Non vraiment, la saga était déjà suffisamment mauvaise comme ça, il faut savoir quand s'arrêter à un moment.

Pour vous dire à quel point ce tome est naze, ça se situe quelque part au niveau du OneMore Day de Quesada, une honte pour le comics, l'un des plus mauvais travaux de Bendis

DocteurBenway
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le 16 sept. 2023

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