Deuxième album d'Astérix le Gaulois, la Serpe d'Or est peut être encore plus dur à juger que le premier tome. En effet, nous sommes à la fois dans le démarrage, dans la construction de l'univers, et, dans le même temps, dans une aventure réelle et déjà la deuxième. Goscinny et Uderzo ne peuvent se cacher sous l'idée d'un premier tome mais, pour autant, continuent de débuter avec le gaulois.


Globalement trois idées majeurs voient le jour. La moins importante est Assurancetourix, qui se voit ritualiser. On a, en effet, le chant du départ où il est assommé et son absence lors du banquet final où il est ligoté. C'est appréciable car les personnages du village deviennent ainsi plus nombreux.
A ce titre, Obélix, qui avait déjà été vu dans le tome précédent gagne ici son statut de héro en accompagnant Astérix tout le long de l'album. Le duo en est à ses débuts mais sonne déjà très juste. On sent que c'est avec un naturel très fin que Goscinny écrit les deux personnages.
Enfin, dernier point, et pas des moindres, Goscinny amène ici l'idée du voyage. Astérix va à Lutèce et permet à Goscinny de rire de Paris avec quelques anachronismes. Ceux-ci sont doux et agréables, pas aussi lourds que dans Latraviata mais n'ont pas encore toute la puissance humoristique qu'ils gagneront par la suite.


Globalement, l'humour est au rendez-vous le plus souvent, même si ça manque de calembours. L'aspect aventure est très soigné pour sa part et est assez agréable. On regrettera l'absence de background pour le village qui donne un sentiment de pauvreté vis-à-vis de cela.
On notera aussi que Goscinny ne voit pas les romains comme de purs adversaires mais, encore une fois, comme de potentiels alliés, selon les adversités qui tombent sur les gaulois. A l'inverse, les gaulois peuvent s'entre-trahir. Dommage que ce genre d'idée se soient fait plus rare par la suite.


Mon gros problème réside au niveau graphique. Dans le dessin, ça manque de vie, de charisme et de travail sur la composition. Malgré quelques belles cases, on est globalement dans un travail qui n'est pas encore achevé et on sent presque l'aspect « brouillon » sur plusieurs passages. Le style de Uderzo évolue mais il faudra encore attendre Astérix Gladiateur avant d'atteindre un stade donnant un sentiment définitif. Je dis cela tout en sachant que le style de Uderzo continuera, pourtant, de s'améliorer par la suite.
Mais le pire est la coloration, beaucoup trop morne. Le manque de vie se fait largement sentir, pour notre plus grand regret.


Un album sympa dans l'aventure, et qui apporte de nombreux nouveaux éléments mais qui manque de complexité. L'humour aurait pu être plus présents et le dessin n'est pas aussi agréable qu'on pourrait le souhaiter. La Serpe d'Or fait parti de ces quelques albums que je n'aime guère.

mavhoc
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le 16 août 2015

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