La Splendeur du Pingouin par arnonaud
Ce volume contient la mini série sur les origines du Pingouin dans les New 52 + deux épisodes plus anciens qui parlent eux aussi des origines du personnages.
La mini décide donc d'explorer à fond le personnage, son enfance, pourquoi est-il si méchant, sa vie aujourd'hui, son quotidien, son rapport aux autres, aux femmes, à Batman, comment il vit sa difformité, etc. C'est plutôt bien fait, avec un bon équilibrage ente pathos et méchanceté pour le personnage pour qu'on s’intéresse à son histoire, s'attache un peu à lui, même si il se comporte comme un gros connard. C'est vraiment un récit sur un homme et ces névroses, qui essaye de n'être pas trop manichéen. Le Batman est vu dans son côté sombre comme dans son côté clair ici, même si il n'est pas très présent dans le récit. On le voit du coup comme les vilains le perçoivent, comme une menace qui plane au dessus de leur tête, pouvant surgir n'importe quand pour briser leur vie, une fois de plus et qui apparaît bien plus violent que d'habitude.
Bon après, le récit n'est pas parfait, il reste somme toutes classique, la toute fin est plutôt ratée et sans émotion, et le personnage féminin principal m'a semblé sonner plutôt faux, ou en tout cas, manquer de cohérence.
Niveau dessins, le style Kudranski est assez particulier. C'est un style très réaliste et bossant d'après photos à la Maleev en plus raté. Les personnages sont pas hyper biens intégrés aux pages, manquent de naturels dans leurs expressions, et l'encrage très fin ne m'a pas paru une très bonne idée. Pour le coup, Oswald enfant est vraiment laid comme tout. Par contre, le travail sur les ombres du dessinateur est plus intéressant, avec vraiment beaucoup d'aplats noirs sur chaque pages qui renforcent le côté sombre et participent à donner une ambiance au récit. Ceci est renforcé par la couleur avec des monochromes de diverses teintes qui apparaissent comme des espèces de lumières faiblardes de néons colorés, donnant un côté froid, cru et dur au récit, ce qui donne vraiment une tonalité particulière au récit, plutôt adaptée.
Au niveau des autres récits, celui en 2 pages est plutôt nul et quelconque et ne voit même pas ses auteurs être crédités quelque part dans l'ouvrage, ce qui est assez honteux, après, j'ai peut être seulement pas trouvé... Contrairement à la mini, on a là un graphisme cartoony et des couleurs vives et assez peu d'ombres, et c"est juste une présentation basique du personnage sous forme de BD.
Le troisième récit est signé Jason Aaron et Jason Pearson et fait parti, apparemment, d'un groupe de récit où le Joker nous parle des différents ennemis de Batman depuis son asile, rappelant et détournant les récits d'horreurs des 50's toujours introduits par un monstre ou les courts présentés en amont par Hitchcock... Le récit fait clairement écho à la mini principale, donnant une interprétation similaire du perso, avec peut être plus d'empathie du côté d'Aaron où son Pingouin est plus touchant même si il reste très cruel, et j'ai trouvé la relation mieux écrite ici (même si c'est pas la folie non plus). Côté dessins, c'est plus cartoony ici aussi, mais le style de Jason Pearson est vraiment chouette et réussi, donnant vraiment une bonne tronche au pingouin, très bien trouvée et expressive, mais aussi plus sympathique, ce qui explique sûrement le côté plus "touchant" que j'ai trouver au récit.
Au final, cet album n'est absolument pas un incontournable (même si il est mieux qu'un récit comme Sombre Reflet à mon sens), mais si vous collectionnez toutes les parutions Batman et que vous vous intéressez au Pingouin... Mais à mon avis, plus un album à lire qu'à acheter.