Entre réalisme et onirisme...

Parmi la collection des récits de Blake et Mortimer se trouvent quelques perles en plusieurs tomes qui permettent de développer une histoire solidement charpentée. La vallée des immortels est de celles-ci.
Avec ce second opus, on retrouve le professeur Mortimer en bien mauvaise posture. Enlevé par un malandrin chinois de la plus vile espèce, il se retrouve avec un compagnon de captivité qui va lui narrer, grâce à des textes anciens qu'il traduit au fur et à mesure de leur conversation, l'histoire d'un empereur fort ancien dont la vie trouve des échos dans leur infortune actuelle. Au terme de nombreux rebondissements narratifs, le tenace professeur va quitter le monde de la science pour un univers plus onirique que jamais…

Le scénario s'avère moins complexe que dans la première partie, même s'il demeure dense. En effet, la trame suit en parallèle les tribulations du professeur Mortimer d'un côté et du capitaine Blake de l'autre. Tout ceci est habilement entrecroisé d'allers et retours dans le passé, au temps du roi de Qin. Si la lecture est opulente, elle se suit avec plaisir et la réflexion se mêle à l'action, comme souvent dans les récits de Blake et Mortimer. A cet égard, Yve Sente respecte parfaitement la tradition.
De leur côté, le duo d'illustrateurs Teun Berserik et Peter Van Dongen assure à quatre mains un ensemble de visuels qui maintient le lecteur dans un univers familier. Le second de ces deux dessinateurs assure d'ailleurs en outre la mise en couleurs dans des tons fidèles aux albums initiaux.

Les amateurs de Blake et Mortimer ne seront donc pas dépaysés avec ce dytique, digne héritier des œuvres d'Edgar P. Jacobs.