Nous reprenons donc l'histoire là où nous l'avions laissée, avec Renaissance, douzième tome de la saga qui conclut une bonne fois pour toute la lutte désespérée contre le Dieu du Mal, Anathos.


Je ne vois pas vraiment l'intérêt cette fois-ci de vous résumer le synopsis. Jusque là, même si les tomes paires suivaient toujours l'histoire du tome précédent, d'autres grands événements y étaient développés. Renaissance quant à lui, ne fait que continuer les événements de Versus Inferno, jusque là restés en suspend, à savoir les affrontements contre Anathos et ses Infernaux. (Après bien entendu, il se passe d'autres choses, mais qui n'ont pas leur place dans un bref résumé.)


Renaissance, considéré par beaucoup de Légenfans comme étant le meilleur de la série, est une pépite, un délicieux cocktail d'émotions. Une véritable impression de grandeur et d'intensité ressort de cette lecture.


Malgré l'absence totale de pitié de la part d'Anathos et de ses fidèles, l'espoir est fort présent dans cet épisode. Les incroyables capacités que nous découvrons chez nos amis sont très emballantes, redonnent courage, donnent l'impression que ces héros que nous affectionnons tant ne peuvent pas perdre. Mais le choc de la violence impitoyable en fin de La Marque du Destin qui fait toujours effet sur moi, rappelle qu'Anathos reste l'un des seuls échecs des Légendaires et qu'on a déjà tant perdu par sa faute... Oui, les Légendaires ont gagné en force et expérience, mais tout cela est-il vraiment suffisant en sachant qu'ils n'affrontent ni plus ni moins qu'un Dieu, dont l'idée gratuite ne détruire le monde ne provoque pas le moindre état d'âme?


D'ailleurs, même si ce combat est finalement une victoire pour nos héros, jamais nous ne seront véritablement rassurés sur ce point. En effet, les Légendaires n'auraient jamais pu arrêter Anathos si cette mystérieuse femme adulte n'était pas intervenue. Même lorsque Jadina donne le maximum de ses pouvoirs, cela ne suffit pas à tuer Anathos. Et lorsque le Dieu pète les plombs et décide de détruire Alysia, les Légendaires n'ont d'autre choix que de faire face à la mort. Et comme l'indique la prophétie, nos personnages auraient dû mourir... Malgré leur grande puissance, ils ne valent en vérité toujours rien face à Anathos et n'auraient pas dû survivre.


Le fait que l'histoire soit aussi simple, après avoir été développée en quatre tomes, joue clairement en sa faveur. Les rebondissements ne sont pas forcément nombreux, ce qui permet de bien appuyer la psychologie des personnages. Et c'est ainsi que certaines scènes, par leur puissance émotionnelle, marquent parfaitement les esprits.


Le moment où Jadina pourfende le coeur du corps de Danaël afin de tuer Anathos passe assez rapidement... et pourtant il s'agit clairement d'un des moments les plus déchirants de la saga. Jadina a sauvé le monde... mais pour cela, elle a dû briser l'étincelle d'espoir qu'elle entretenait dans son coeur, de retrouver celui qu'elle aimait.
Anathos, Dieu d'une puissance incommensurable, n'est pas mort lors d'une bataille épique, comme on aurait pu le penser. C'est tout le contraire, à première vue cela peut sembler banal pour une divinité de son envergure de mourir d'un seul coup transpercée par une épée... mais ce que ce trépas représente de manière émotionnelle est tellement forte qu'au final l'impact est plus forte encore que s'il était mort au bout d'un long combat.


L'unes des principales sources d'espoir que nous entretenons lors de notre lecture est dû aux combats, dans lesquels nos compagnons libèrent le maximum de leur talent et reprennent l'avantage. Les duels se concluent rapidement tout en parvenant à bien présenter les nouveaux pouvoirs dont sont dotés les Légendaires, ne nous faisant que mieux réaliser à quel point ils sont puissants.


Les neuvième et dixième tome étaient bien plus pessimistes, et c'était en grande partie parce que tout le monde était contre les Légendaires. Ils n'étaient épaulés par personne, mal considérés par tout le monde, et ainsi on ne voyait pas comment ils pouvaient gagner. Mais c'est tout le contraire qui se produit ici, car tout le monde vient en aide aux Légendaires à présent: Ikaël et les Faucons d'Argent, le Général Rasga et les Piranhis, le Capitaine Shamira et l'Escouade Bleue de l'Armée Elfique, le Prince Halan, sans oublier les Fabuleux. Ils apportent toute leur énergie dans cette dure bataille, on sent alors que les Légendaires peuvent compter sur eux et ne sont pas seuls. Le moment où Jadina se lance au combat en pensant à eux, et leur promettant que les Légendaires combattent à leurs côtés est un très bon moment. En voyant tout cela, on croit en la victoire.


Bien entendu, le tome suivant directement Versus Inferno, on ne notera pas de grandes différences dans la personnalité de nos héros depuis la dernière fois.


Jadina semble avoir définitivement perdu toute humanité. La princesse n'a pas le moindre scrupule à tuer toute personne se dressant sur sa route. Elle agit presque comme un automate, l'esprit fixé sur l'objectif de tuer Anathos, peu importe les moyens. Même si cela demande à ce qu'elle se sacrifie, Jadina ne recule devant aucune possibilité pour détruire celui qui lui a fait du mal. Jadina parait même dénuée d'émotion à certains moments, ceci accentuant l'idée qu'elle n'est plus humaine.


Lorsque Anathos s'apprête à détruire Alysia, Jadina considère, même si elle n'a aucun espoir de l'en empêcher, que ce n'est pas une raison de pleurnicher. On ne peut pas arrêter Anathos alors inutile de se morfondre, il faut être courageux et savoir faire face à la mort.


On ne sait plus quoi penser de Jadina, être surnaturel semblant immortel. Tout ce que l'on peut faire c'est d'y voir un allié de taille.


Une Jadina aussi étrange et aussi changée peut nous amener à nous poser des questions sur le lien qui unit nos héros. Seront-ils toujours aussi proches même s'ils ne reconnaissent pas une de leurs amies? Mais là où on peut également s'inquiéter c'est dans le cas de Gryf, qui ne laisse pas transparaître le moindre sentiment amoureux envers Shimy.


Et qui finira par lui avouer qu'il sort avec quelqu'un d'autre, sur le ton le plus lâche et le plus négligeant qui soit.


Si des couples se séparent, cela peut jouer sur leur complicité et leur solidarité, ce qui est très dangereux au sein d'un groupe.


Ce tome nous fait enfin toute la lumière sur le passé de Razzia. Il devient encore plus intéressant. On comprend pourquoi il a pendant tant d'années rejeté celle qu'il aimait. On comprend pourquoi il craint sans cesse la part d'ombre qui est toujours présente en lui. Et après avoir connu un si triste passé et avoir commis tant de sombres méfaits, la voie de héros qu'il a finalement choisie n'en est que plus admirable. Après s'être montré si froid à son égard dans le diptyque précédent, on ressent enfin l'affection que porte Razzia à Ténébris. On sait qu'il lui a pardonnée, ce qui est une bonne chose pour le Rymarien qui se pardonne ainsi pleinement à lui-même. On apprend également davantage à connaître Amy. Elle n'est pas aussi pacifique que son propriétaire, pensant que le meurtre peut être une bonne manière de parvenir à ses fins, et semble animée par un profond désir de vengeance, et aurait en cela besoin de Razzia... ce qui n'est pas une très bonne chose en sachant que le guerrier s'est fait la promesse de ne plus tuer gratuitement.


C'est un soulagement de retrouver Shimy, après que la fin du dernier tome nous ait laissés penser qu'elle avait péri, et que pendant un petit moment, Renaissance continue de jouer avec nos nerfs en nous y faisant croire. Mais non seulement elle est vivante... mais en plus on a la joie de constater que contrairement à ses compagnons, qui avaient déjà montré tous leurs nouveaux pouvoirs (Jadina n'en avait pas encore montré toute l'étendue mais on connaissait le principal.), Shimy nous fait encore découvrir quelques nouvelles capacités acquises. Shimy qui ne connaissait jusque là que la maîtrise de l'eau et de la terre, contrôle désormais l'air et le feu. Le tome Origines centré sur elle nous montrera bien que savoir contrôler tous les éléments ne s'était encore jamais vu, Shimy est balèze. Shimy apparait toujours comme une femme forte ce qui est appréciable, mais la série continue cette nouvelle manie lancée dans le onzième opus de la tourner en ridicule, la faisant passer pour une adolescente immature, ce qui est assez dommage. Cette nouvelle Shimy est, je trouve, plus attachante que la précédente, mais a un caractère un peu moins bien affirmé, ne sachant pas forcément bien sur quel pied danser. Mais en tout cas, bon point à citer: elles ont beau avoir énormément changé, Jadina et Shimy trouvent toujours le moyen de se disputer, j'en suis heureuse.


Encore une fois, Ténébris ne prend pas part à la baston et demeure en retrait. Il est dommage qu'elle agisse aussi peu lors de sa toute première aventure en tant que Légendaire, mais puisque son caractère n'a pas du tout changé depuis le dernier tome, ce n'est pas aussi important de se centrer sur elle, puisque nous n'avons rien d'autre à apprendre à son sujet. Mais elle se révèle toujours être une bonne alliée et sa relation avec Razzia devient nettement plus adorable.


Anathos est parfois tourné légèrement en ridicule. Ses expressions faciales se veulent souvent comiques, et la façon dont il est traité n'est pas toujours des plus tendres. Je trouve qu'il restait plus effrayant dans La Marque du Destin, sa menace étant plus pesante et faîte avec sérieux. Mais il reste ici une belle ordure. Il n'éprouve pas le moindre sentiment envers ses Infernaux, on réalise davantage le fait que ce ne sont que de vulgaires pions à ses yeux. Son immortalité divine contribue également à le rendre menaçant. Même avec une aussi grande force, les Légendaires n'étaient pas en mesure de le vaincre. Cette pensée est assez alarmante.


On découvre également une étrange femme, apparue à la fin du tome précédent. Une femme cachant ses yeux pour une raison inconnue, connaissant la prophétie de la fin du monde, ayant la puissance nécessaire pour endormir le pouvoir d'Anathos... et n'étant pas touchée par l'Accident Jovénia. Une femme aux agissements étranges, qui soulève de nombreuses questions... mais dont on ne peut pour l'instant pas en vouloir, puisqu'elle n'a apporté que du bon aux Légendaires en leur indiquant le moyen de vaincre le Dieu Maléfique... et en ressuscitant Danaël.


Renaissance est un tome excellent. Nos héros ont considérablement changé mais n'en sont devenus que plus attachants et complexes, les dessins sont toujours travaillés nous livrant encore de fantastiques images, les combats sont dynamiques, et l'émotion prend suffisamment aux tripes. On pourrait éventuellement lui reprocher un humour pas toujours très bien placé, dont Shimy est la principale victime, mais c'est assez léger.


On sent après avoir lu ce tome qu'on a passé un cap. On a une petite boule au ventre, en lisant la fin. On sent que nos héros ne seront plus aussi heureux qu'avant, qu'ils ont énormément perdu. On prend également conscience que tout ne sera plus très rose pour eux désormais, qu'ils devront à nouveau faire face à de terribles épreuves. Mais ce sont les Légendaires! Et tant qu'ils resteront unis, ils seront capables de tout affronter.

ErizuTeriyaki
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le 13 août 2016

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ErizuTeriyaki

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