Diana est de retour, très en colère, et elle a dans l'idée de taillader sévère des sales types ! Zola, la fille qu'elle s'est démenée à protéger dans le tome précédent et qui est porteuse du prochain enfant de Zeus (aujourd'hui porté disparu...), s'est faite enlever par Hades. Le sacripant ! Bien que cet adjectif semble un peu niais pour lui, mais il est représenté sous les traits d'un enfant, j'y peux rien moi ! Mais tout ceci ne serait en vérité qu'une belle feinte pour attirer Wonder Woman en enfer (et accessoirement accélérer la grossesse de Zola, histoire de pas attendre deux ans pour que le bébé naisse, quel malin ce Brian !). Pas grave, elle y va bien entourée et armée jusqu'au dent. Elle a même des flingues ! Ouais, ça rigole plus (mais vous en faites pas, c'est loin d'être con).

Brian Azzarello poursuit donc son run de génie. Et mystifie encore plus l'intrigue pour notre plus grand plaisir. Le plus gros de l'action de ce tome se passe chez les dieux. De l'enfer à l'Olympe en passant par les quartier d'Héphaistos. Diana, qui vient d'apprendre qu'elle a une famille un peu compliquée (et c'est un euphémisme), n'est pas au bout de ses surprises. Et faire le tri entre alliés et ennemis, c'est pas des plus simples. Les dieux sont habitués aux trahisons. Alors l'amazone peut parfois se tromper... Ca arrive aux meilleurs d'entre nous. Azzarello joue vraiment sur cette ambiance de complot des dieux, tirant son inspiration de la mythologie grecque en supposant des alliances qui auraient vraiment existé (si on est tenté de dire que ces dieux existes, m'enfin bon, je suis pas là pour faire de la théologie non plus). Cela rend cet univers vraiment crédible et jouissif. Je vais me répéter un peu mais c'est vraiment pour moi ce que l'on peut attendre d'une héroïne qui puise ses origines dans la mythologie grecque. C'est toujours ce qu'aurait du être Wonder Woman. Merci Brian !

Chaque personnage brille vraiment par sa personnalité. Même cette "frêle" Zola qu'Azzarrello semble sortir tout droit d'un de ses 100 Bullets. En un peu plus édulcoré peut-être, soyons honnête. Mais c'est une fille un peu rebelle, pas clair du tout dans son passé et finalement, foutrement intéressante. Ces dieux sont quand à eux géniaux. Hautains, dépravés, seuls, triste, coléreux, puissants ou tout ça à la fois. Un superbe panthéon. Si je puis dire... Il y en a tellement que je peinerais à vous les citer un à un, mais encore une fois, le respect de la mythologie grecque est juste incroyable. Je ne suis sans doute pas assez calé sur le sujet pour déceler les entorses qui doivent exister ça et là, mais pour le lecteur qui en connaît raisonnablement, c'est franchement suffisant et impressionnant !

Quand à Diana, elle est juste Diana. La réecriture d'Azzarello de l'Amazone est vraiment prenante et bad-ass comme il faut. Sans en faire trop. Elle conserve aussi son bon fond, et ce subtilement, même si l'évidence nous laisserait penser le contraire. Encore un tour de force du scénariste pour nous rappeler ce que représente Diana et son rôle d'ambassadrice dans ce monde ravagé par les hommes (même si il n'est pas directement question de ça ici, puisqu'on se balade plus dans le monde des dieux que celui des hommes, mais bref, je m'égare).

Je pourrais aussi m'étaler des heures sur le génie de l'intrigue, mais j'ai peur de trop vous en révéler. Sachez qu'Hades sera le "vilain" centrale de l'histoire. Puis nous finirons en "apothéose" par l'histoire de fond qui se trame depuis le tome 1 : la succession du trône de Zeus. Et les dieux, ils font pas dans la dentelle quand il s'agit de pouvoir. Et enfin, le twist final qui (hélas) nous conduit vers un nouveau cliffhanger, nous met relativement sur le cul. Pardonnez moi l'expression. Pourtant, si j'étais un peu logique avec mon propre raisonnement plus haut, j'aurais du le voir venir. Mais non, Azzarello m'en colle une belle dans la tronche.

Cliif Chiang est toujours aux dessins (épaulé un peu dans ce tome sur certains chapitres par Tony Akins, ce dernier s'en sort plutôt bien d'ailleurs, si bien qu'on peut ne pas se rendre compte du changement). Son trait s'améliore vraiment. On pouvait lui reprocher quelques problèmes d'échelles dans les numéros précédents, mais je trouve qu'il fait vraiment du bon travail ici. Son amazone n'a jamais autant eu la classe (surtout dans son armure taillée exprès pour sa visite en enfer). On sent vraiment que le dessinateur se fait plaisir et nous fait plaisir dans le même temps. C'est vraiment chouette.

Vous l'aurez compris, encore une numéro qui envoit vraiment du lourd. Mais pour un peu paraphraser Ninesisters dans sa propre critique, ce tome ne nous "surprend" pas. Dans le sens où l'entrée en matière était tellement énorme dans le tome 1 qu'au final, on en attendait pas moins de la suite. Et c'est clairement pas une déception non plus. Un run qui se poursuit avec brio et qu'on espère suivre encore longtemps !
Freytaw
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le 23 févr. 2013

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