La mythomanie au service de la cancrologie
Ducobu, cancre impénitent au verbe châtié, adore se lancer dans des plaidoiries émouvantes pour défendre sa paresse scolaire. Il invente des romans à fendre l'âme, mettant en relief, par contraste, le côté rituel et desséché des exigences scolaires.
Ses attentions envers Léonie, toujours suspectes de masquer une tentative de copiage, sont plutôt bien accueillies par l'intéressée qui, dans cet album, révèle qu'elle est secrètement amoureuse de Ducobu. Drôle certes, mais pas si flatteur pour la vie de couple que cela leur annonce, dans la mesure où elle ne serait que le prolongement de cette alternance de fraudes et de coups de gueule.
Un gag sur le mouvement perpétuel de Ducobu cambrioleur de ses propres punitions; la complicité du squelette Néness, qui va jusqu'à peler des patates avec son copain Ducobu; la tendresse du père de Ducobu, qui aime son fils en dépit de sa nullité scolaire; un pastiche de fable de La Fontaine...
Drame quasi-conjugal entre Ducobu et Léonie: quand Ducobu tombe amoureux d'une petite musulmane voilée. Il fallait bien sacrifier, en son temps, au problème du voile islamique et de la "diversité" dans les écoles. Mais, au contraire du discours officiel dominant lourdement catéchiste, Ducobu - et son scénariste - ont l'intelligence de ravaler cette polémique à la place qu'elle mérite: l'anecdote.
Enfin, une place est réservée aux réformes loufoques de l'enseignement, que Monsieur Latouche doit appliquer: notations par lettres, ainsi que l'ignoble projet de salaire des enseignants proportionnel aux notes obtenues par les élèves.
Ducobu reflète bien, à sa manière légère, quelques questions qui sont débattues par la société de son temps.