En 1967, à Houston, dans l’état du Texas à l’époque de la lutte pour les droits civiques de la minorité noire américaine. Malgré que les choses ont bien évoluées, rien n’est gagné pour la communauté noire et la bataille continue. Jack Long, seul journaliste blanc à suivre de près les manifestations sympathise avec un professeur noir, Larry. Dans sa course pour faire gagner la vérité, Jack risque gros. Malgré les risques, il va se faire rapprocher sa famille avec celle de Larry, tenté d’imposer ces reportages à ses supérieurs et essayer de faire éclater la vérité dans un procès de jeunes étudiants noirs après un dérapage d’une manifestation pacifique auquel il a assisté.

Comme vous le remarquez sûrement, le héros de l’histoire porte le même nom qu’un des trois auteurs. Ceci n’est pas un hasard car Mark Long parle de son père dans ce récit semi-autobiographique. En prenant le parti de raconter aussi des petits passages de cette lutte, Mark Long veut montrer que tous combats quotidiens a été nécessaire pour l’obtention de droit pour la communauté afro-américaine.

Travaillant dans l’industrie du jeu vidéo, Mark Long va s’associer avec des professionnels du milieu pour l’aider sans sa tâche. Tout d’abord au scénario avec Jim Demonakos, professionnel de l’évènementiel dans l’univers du comics et ensuite avec le dessinateur Nate Powell, scénariste, musicien et auteur-interprète de sketches satiriques. Déjà reconnu pour son ouvrage, « Swallow Me Whole », primé du Ignatz du meilleur nouveau talent, il apporte sa contribution nécessaire à un ouvrage important.

Important, car en dehors de l’histoire passionnante, d’un dessin impeccable reproduisant avec fidélité et soucis historique l’époque, « Le Silence de nos amis » est surtout un ouvrage de témoignage, de prise de conscience sur des évènements tragiques pas très éloignés dans le temps. Dans une époque où la xénophobie reste d’actualité, même si les minorités incriminées ont changées, il reste utile de montrer aux gens qu’il faut apprendre de son passé et éviter de recommencer les mêmes erreurs. En ça, cette BD est universelle.

Le trio d’auteurs-dessinateurs s’en sort plus qu’honorablement. Après un large succès américain, Casterman traduit et ressort une bande-dessinée techniquement irréprochable et historiquement essentielle !
LoïcSmars
8
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le 28 déc. 2012

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LoïcSmars

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