Cette histoire est bien digne de tout ce qu'on m'avait montré sur le plus audacieux des coloristes selon mes critères. Le trait et les masse de couleurs se complètent à merveille, déliant ainsi toutes les subtilités d'un pastel pouvant virer du chaud au froid sans transition. La magie du maître est de vraiment exploiter le spectre des couleurs jusqu'à la moelle, usant de complémentaires ou d'opposées à tuot bout de champs.
Outre ce graphisme alléchant, l'histoire n'est pas inintéressante loin de là; le lecteur se voit propulsé dans les rêves de Spartaco, Alter ego de Mattotti , qui laissent deviner quelques évènements traumatisants ayant eu lieu dans son enfance. L'auteur parle merveilleusement de cet incessant retour en arrière que chacun effectue pour avancer dans la vie, poussant ainsi son sujet au delà de la simple nostalgie ou pire du souvenir hantant tel un simple cauchemar.
Côté références, c'est assez divers, depuis la littérature jusqu'à la peinture en passant par la BD ou le cinéma.
Bref j'ai beaucoup d'affection pour cette première partie de cette trilogie. Contrairement à beaucoup d'autres oeuvres surréalistes, je n'ai pas eu l'impression que le récit aurait aussi bien fonctionné avec plus ou moins de page. C'est certainement parcequ'il s'agit d'une structure plus intuitive, instinctive et sensationnelle (dans le sens émotionnel) que rigoureuse, dramaturgique ou architecturale. Je ne dis pas non plus que tout est le fruit du hasard sans la moindre réflexion, non bien sûr; il paraît évident que les métaphores employées ont été réfléchies longuement. Je dirais qu'il y a un côté Terrence Malick pour le montage de son histoire.