Plus tard je serai vignoble... heu non auteur de BD... ho et puis zut, je ferai les deux.

Et bien voilà. Cet album ne m'a pas plu plus que ça. Le libraire m'avait convaincu que c'était un bon cru 2012, je partais donc avec un avis favorable. Enfin... non... en fait, en feuilletant le bouquin seul, avant l'intervention du dit libraire, j'étais un peu partagé. Et puis surtout j'avais peur que ça soit un peu trop automasturbatoire. Bref, j'ai fini par l'acheter!

Le grand défaut du livre, pour moi, c'est le bonheur qui transpire à chaque page. Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Il n'y a pas une seule ombre au tableau. Le récit est posé comme documentaire, Davodeau se contente de montrer ce qu'il voit ce qu'il apprend. Il ne semble rien ajouter. Et moi ça m'a fait chier. Le gars fait son vin sans encombre. De temps en temps une vignette rappelle que ce n'est pas simple d'en faire, mais ce n'est pas plus élaboré que ça. Résultat être vigneron ça semble facile les doigts dans le nez. Pareil pour être auteur de BD. L'auteur montre un univers magnifique d'auteurs accomplis, de belles BD, mais il fait l'impasse sur les doutes au quotidien, sur les éditeurs crapuleux (l'éditeur de Futuropolis a l'air d'être un des mecs les plus sympas au monde dis donc!). Peut être l'a t il abordé dans la réalité, mais pas dans le bouquin. Du coup, là aussi tout semble trop facile, ça manque pour rendre le récit plus intéressant, plus complet.

Si on met de côté la narration de fiction classique et qu'on se penche vraiment sur l'aspect documentaire, j'ai là aussi été déçu. Je n'y connais rien en oenologie et j'aurais aimé avoir plus de renseignements, plus de détails que ce qui est présenté ici ; à un moment je me disais "hey pourquoi tu demandes pas ça, pourquoi ça c'est pas expliqué?". Certaines scènes manquent juste de détails. Alors soit l'auteur n'a pas posé les bonnes questions soit il ne voulait pas encombrer son lecteur. Dommage dans les deux cas. Pareil pour le monde de la BD ça manque furieusement de détails. Il me paraît évident que Richard n'a pas autant appris sur la BD que Etienne sur le vin. Il n'y a donc pas un échange à parts égales.

J'en suis arrivé au point de me demander pourquoi le bouquin est si long? On comprend très vite les connexions entre les deux métiers pourtant opposés à priori. Quant au chemin parcouru pour en arriver à faire une bouteille de vin, était ce nécessaire d'être si long? Je pense qu'au vu des répétitions et des ellipses déjà nombreuses, l'auteur aurait pu se permettre d'arriver plus vite à cette fin. Car toutes ces rencontres avec des auteurs de BD n'apportent rien au récit, ni d'ailleurs celles avec d'autres vignerons. On fait du surplace. Ca m'a embêté. Et ce que je craignais est arrivé: c'est automasturbatoire. Etienne se branle sur son joli monde de la BD et ensuite sur celui de la vigne. Tout le monde il est beau... Ces rencontres avec des auteurs, c'est amusant pour le fan que je suis, mais au delà de cet engouement, force est de reconnaître qu'il n'y est rien dit de vraiment palpitant, juste les convenances de la situation.

Le trait de Davodeau n'est pas très intéressant. Ses cadrages non plus. Puis il y a ces 'envolées lyriques' un peu nouilles. Je parle de la voix off qui est assez plate. L'auteur nous parle comme s'il avait trouvé le nirvana, qu'il était franchement heureux. Ca m'a un peu emmerdé j'avoue. Par contre certains de ses lavis sont formidables. Ses taches qui servent de décors, son travail sur la lumière (par moment seulement parce qu'à d'autres ça reste assez plat) impressionnent.

Honnêtement je me tâte. Le libraire m'avait dit qu'il voudrait bien la reprendre et l'échanger si je n'aimais pas puisque je l'ai achetée sur ses conseils. J'ai bien envie d'offrir une seconde chance à ce livre un jour. mais ma déception est grande. Cette histoire m'a paru vide. même en tant que simple documentaire je n'ai pas eu l'impression d 'apprendre autant que je l'aurais espéré. Il y a de bonnes choses, de bons dialogues, de belles rencontres, mais il y a trop de redondance, trop de choses qui auraient pu passer à la trape et au contraire trop de choses qui auraient gagné à être approfondies. Déçu je suis!
Fatpooper
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le 21 août 2012

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Fatpooper

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