"Finis ta bière gamin..."

Bendis et Finch c'était une sacré équipe. Dans un style particulier, celui des comics blockbusters, ce qu'ils assument d'ailleurs avec le nom de l'arc. Breakout sur New Avengers était un modèle. Ici, dans son jardin privé qu'est l'univers Ultimate, Bendis voit moins grand et se contente d'une virée à trois dans un New York, terrain de jeu pour cette chasse à l'homme meurtrière et sauvage.

Avec Finch au dessin, c'est un régal. Son trait me happe complètement dans cette histoire musclée pourtant assez simple - trop simple?

Pour autant, Bendis a raison de choisir la sobriété pour souffler un peu après le feu d'artifice de Millar. On se recentre sur un Wolverine qui avait indéniablement perdu l'estime du lecteur. Il s'agit ici de la regagner, nous le présentant soucieux des autres et en particulier que son passé de tueur n'entache pas la réputation des x-men dont il s'éloigne volontairement.

Le second arc se base sur la conclusion du précédent, et pousse plus en avant ce complot interne au gouvernement américain. Il s'agit de remettre les enjeux sociaux, en particulier l'image des mutants dans la population, au cœur du récit. C'est malheureusement très maladroit, avec trop de petites historettes qui peinent à être creusées ou reliées dans un tout satisfaisant. Au niveau du fond, l'arc "les nouveaux mutants" ne satisfait donc pas. L'introduction des dits mutants n'a que très peu d'intérêt, ils font essentiellement de la figuration.

On a par contre un personnage de Nick Fury très intéressant, envoyant par exemple un Logan dans une mission des plus sales au #41, dans ce qui doit constituer l'épisode le plus prenant du tome (avec une mise en page parfaite!). Bendis étonnamment sort une caractérisation du Fauve respectueuse de ce que proposait Millar, introduit Angel dans des pages sur lesquels il plane un charme assez mystérieux - respirant bon la naïveté des mutants période Claremont.

La qualité des Ultimate tient la durée malgré le changement d'équipe créative. Bendis, sans révolutionner quoi que ce soit, propose des intrigues qui font le taf, développant ses personnages, laissant quelques ouvertures pour la suite. Derrière, Finch se charge de rendre l'ensemble magnifique à lire, sublimant même les quelques rares scènes un peu plus intéressantes de Bendis.