Relecture de cet album puisque j'ai décidé de me relancer dans la saga. Dernier album que j'ai acheté d'ailleurs. Et je ne pense pas que je compléterai ma collection de sitôt. En fait, si un jour je deviens riche, du moins assez pour m'adonner à mes passions de consommateur, alors oui, je compléterai cette série-ci comme toutes les autres de ma bibliothèque. Mais pour l'instant, je ne gagne que peu d'argent par mois, du coup je privilégie l'essentiel et quand je me permets de m'offrir un cadeau, il faut que ce soit quelque chose que je veux vraiment, même si je risque aussi d'être déçu. Et la série "Seuls", même si ce n'est pas la pire série BD que j'ai pu lire, n'est pas (n'est plus) le genre de truc que j'attends avec impatience. Ça me laisse même carrément indifférent. Ben oui !


Le scénario part vraiment dans tous les sens. On dirait que les deux auteurs essaient de mettre tout ce qui peut marcher dans leur série, toutes les références possibles issues du monde de la série B. Ainsi donc, dans chaque album, on peut y voir un genre différent. C'est complètement décousu sur la longueur. Pour la première fois, c'est le bordel au sein même d'un tome à cause de trois idées totalement différentes exploitées en même temps. Les idées ne sont pas mauvaises en soi, c'est juste que tout mélangé comme ça, c'est agaçant : pas de continuité de temps par rapport aux autres tomes mais surtout l'impression que chacune de ces idées ne sont ici pas traitées suffisamment en profondeur. Le côté 'zombie', par exemple, est sympa mais ça ne prend que quelques pages entrecoupées par d'autres choses qui se déroulent en parallèle. C'est frustrant. Heureusement, Vehlmann amène de bonnes scènes (d'action), il y a beaucoup de tension car tous les événements se déroulent en même temps. C'est souvent un peu con, parfois pas très bien pensé (comme l'idée du brouillard, bonne en soi, mais traitée comme ça, ça ne fonctionne pas du tout).


Cette fois je n'ai pas eu l'impression que les auteurs écrivaient leur histoire au fur-et-à-mesure ; en revanche, j'ai eu l'impression qu'ils faisaient tout pour repousser les explications au plus tard possible. C'est surtout agaçant parce qu'on s'en fout des explications. Ce qui est intéressant c'est de voir des gosses survivre dans un monde apocalyptique, peu importe les raisons. Du coup, c'est vraiment fatigant quand les auteurs reviennent sur le pourquoi du comment, souvent maladroitement (quand les gosses sortent des théories philosophiques entre deux insultes pipi-caca) parce que ça pourrait être du temps consacré à al survie, à la reconstruction. Et puis c'est quoi cette fin ? Non seulement c'est encore un cliffhanger à la noix mais en plus les auteurs débordent une dernière fois... alimenter un récit, ça ne veut pas dire foutre tout et n'importe quoi, sacré nom d'une pipe !


Gazzo propose un découpage efficace ; en revanche, je ne suis vraiment plus très fan de ses cadrages : à part quelques exceptions, l'auteur met souvent trop d'air dans ses cases, c'est-à-dire de l'espace qui ne sert à rien. Pire, il a du mal à composer des vignettes intéressantes graphiquement. Autre agacement : il crée de nouveaux visages ! Bon, ça, c'est aussi un problème lié à la narration : il serait bon de décider des gosses qui font le groupe, parce que voir juste des gosses qu'on n'a encore jamais vu risquer de se faire tuer, ça laisse complètement indifférent (surtout s'ils n'ont aucun dialogue, qu'ils sont en arrière plan à sourire bêtement : en fait, c'est un travail de figuration, et comme pour les films, de mauvais figurants peuvent faire de mauvais films/bd).


Ha, je viens de relire en diagonal mon texte initial : marrant de voir combien mon avis a pu évoluer. Comme quoi tout est relatif. En tous cas, ce qui est sûr, c'est que je ne trouve plus du tout les cadrages intéressants. Par contre, Gazzo s'améliore toujours, son dessin est un peu plus vivant... mais il faut bien le dire : ses découpages sont meilleurs quand Tome est à ses côtés... Gazzo fournit un travail efficace, globalement, c'est vrai, mais ça manque tout de même de dynamisme, d'imagination aussi, les points de vue étant très répétitifs, peu spectaculaires.


Bref, ce tome 7 est divertissant grâce à son lot d'action mais on s'aperçoit tout de même que tout cela n'a pas vraiment de sens, que tout est mélangé un peu n'importe comment... dommage !


PS : le coup des bisous, c'était vraiment pas utile vu que ça n'implique vraiment rien... enfin on verra dans les albums suivants...







ANCIENNE CRITIQUE<<<<<







"Souls: un divertissement digne d'un blockbuster américain"
7/10


Seuls est une série qui part d'un concept original mais qui file vers l'inconnu. Impossible de prédire ce qu'il va se passer dans les prochains albums/cycles. La première 'saison' était bien sympathique tant que le mystère nous tenait en haleine, mais dès les explications on se rend compte qu'en fait... même les auteurs ne sont pas sûrs de savoir où ils vont... Un peu comme ces séries américaines à la Lost où tout peut arriver, ce sera alors la tâche du scénariste Vehlmann de trouver une explication suffisante, tant bien que mal. Personnellement je trouve ça frustrant. Parce qu'à partir de ce moment là, on peut se dire que Seuls pourrait tenir facilement 100 albums. Et ça ne nous enchante ni moi, ni mon portefeuille.


Dans ce 7ème tome, les auteurs décident d'ajouter un brin d'esprit Zombie. C'est sympathique et les scènes d'action sont assez bien foutues, dignes d'un bon blockbuster. Mais comme pour les blockbuster privilégiant les effets spectaculaires on peut y déceler des incohérences (pourquoi les zombies ne courent qu'à la fin et pas dès le début... un moyen de tension un peu facile et qui arrange le scénariste ; pourquoi pas d'enfants plus au milieu de la ville quand Dodji s'approche du centre ; pourquoi les zombies se cachent dans la brume au lieu d'encercler intelligemment les survivants; comment l'enfant-démon s'est hissé sur le parapente de Dodji, etc. ). C'est bien dommage. Puis on sent que le scénariste puise dans moultes sources cinématographiques et au bout d'un moment ça casse un peu la magie, car on sent que l'auteur veut trop en faire. Et puis surtout ses sources sont trop diverses surtout d'un album à l'autre. Il n'y a qu'à prendre la fin de l'album: d'une histoire de zombies nous allons passer à quoi? une guerre d'anges? Et puis ça va être quoi l'explication par rapport à tout ça. Chaque fin d'album fait un peu peur en fait, puisque le scénariste y pose toujours une nouvelle question


En fait, les auteurs auraient dû laisser tomber le côté mystérieux et donner une révélation aussi simple qu'efficace (ou pas si on garde cette idée de mort) en dernier tome de la première saison. Prolonger cet aspect ne peut que nuire à la série qui n'en a plus besoin. Désormais nous avons des personnages, et peu importe l'explication, le lecteur veut juste que les enfants trouvent une porte de sortie. C'est tout ce dont il avait besoin pour cette seconde saison. Et au lieu de tenter de répondre au plus vite à toutes les questions restées sans réponses, les auteurs continuent encore et toujours à poser de nouvelles colles... Où cela finira-t-il?


Graphiquement, je trouve que Gazzotti s'améliore grandement depuis qu'il ne bosse plus sur Soda (enfin à ma connaissance). Ses cadrages et ses compositions sont nettement plus efficaces ; son trait est mieux géré et son sens du détail a de quoi bluffer. J'avais toujours trouvé son dessin un peu froid et ses découpage un peu foireux dans la série policière et aux débuts dans les premiers tomes de Seuls ; depuis quelques albums, ça fonctionne vraiment mieux (à quelques exceptions près: par exemple la page 53 de cet album ci me paraît inaboutie).


Bref, Seuls reste un très bon divertissement reposant principalement sur son action. Si l'on analyse le scénario sur la longueur on peut se rendre contre que l'influence des séries américaines rend le propos proche du n'importe quoi.

Fatpooper
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le 20 juin 2012

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Fatpooper

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