Un sentiment unique flotte dans ce chapitre de l’autobiographie en bande dessinée de Carlos Giménez. Comme une forme de culpabilité noyée sous le mélange de jouissance transgressive et de régression infantile dont fait preuve cette bande de dessinateurs installés dans le Barcelone des années 60. Affranchis du poids et des peurs de la dictature franquiste, étrangement protégés de la société civile par les murs de leur studio, ces joyeux drilles ne se soucient que de blagues de mauvais goût et du batifolage. Une nouvelle preuve que la vie Giménez est perpétuellement liée à l’histoire noire de son pays, mais également à son medium, la bande dessinée. Après Parracuellos et Barrio, voici donc une troisième intégrale parfaitement éditée, avec trois tomes inédits en français, drôle de portrait d’une microsociété défouloir où chacun peut étaler ses frustrations sans aucun souci de la bienséance et de la respectabilité. Une anticipation de la « Movida » d’après la chute du franquisme.

S; Bapoum pour les Inrockuptibles
aaapoumbapoum
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le 21 juil. 2012

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