Le premier jour de classe dans une nouvelle école, Jean répond aux questions de la maîtresse: que font tes parents? Il panique et brode. Mais il se fait aussi un nouvel ami, Alain. En rentrant à la maison avec Yvette la gouvernante, il retrouve Paul le petit frère et enfin le père seul. La maman est absente et personne n'en parle.
Il y a bien cette gouvernante, toujours là, affectueuse, les garçons seraient presque tentés de l’appeler maman. Oui mais elle n'est pas une maman. Sans enfant, pas l'amoureuse du papa, elle partira peut-être.
Michelle, la voisine avec qui Jean joue, quand elle n'est pas occupée à ses jeux de grande, s'étonne qu'il ne soit pas au courant. Mais elle est partie en voyage. Tiens d'ailleurs elle a reçu une carte postale chez elle avec Jean comme destinataire, parce qu'il ne faut prévenir personne. Jean ne sait pas encore lire, pas de problème, Michelle la lui lit. La maman de Jean est en Espagne. Une autre carte postale arrive, elle est maintenant en Amérique et a rencontré Buffalo Bill, puis en Afrique.
Jean vient juste de rentrer au CP, lui et son frère ne sont pas bien vieux. Ils ne veulent que s'amuser et avoir maman avec eux. L'arrivée d'un psychologue à l'école marque aussi les angoisses. S'il prend un enfant en entretien, il l'envoie aux SS des nazis et déclenche comme il se doit les cauchemars des enfants. Surtout qu'Alain est convoqué... puis Jean.
Pendant une année scolaire, Jean va grandir et découvrir ce que sont les parents, la famille. Une ulcérée et hurlante, comme celle de sa voisine Michelle. Une atypique, tellement peu conventionnelle et pourtant passionnante qu'est celle d'Alain.
Il y a bien les grands-parents. Les parents de la maman, tristes, chez qui les deux enfants s'ennuient ferme. Ou Mamie Edyth, la grand-mère paternelle au "oui, bien sûr!" au bord des lèvres offrant une liberté totale si elle n'est pas dérangée.
Et puis il y a ces amis, les Ossard, un couple de vieux. Ils sont attendris mais Jean et Paul ne comprennent pas ce qu'ils font là. Les occupations proposées sont automatiquement contrecarrées.


Toute l'atmosphère d'une enfance de petit garçon dans les années 70 est retranscrite dans cette bande-dessinée. La télé, les premiers dessins-animés, les jeux, l'ennui.
Cette année sera charnière, l'enfance insouciante laisse place à une compréhension et sa forme de désillusion. Jean croyait encore au Père-Noël, confondait les SS et les Séss éducatifs. Il ne comprenait pas les adultes si graves et ne recherchait que le réconfort des adultes et le visage maternel qui s'efface de son souvenir.
C'est émouvant et très emprunt de vérité!

Vef
7
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le 1 mai 2016

Critique lue 200 fois

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Vef

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