Un cycle qui fait plus de mal que de bien à la série

Pffff... j'avais jusque-là volontairement ignoré les nombreuses séries spin-off de Thorgal – dont je n'appréciais que très modérément la prostitution commerciale mise en branle par Yves Sente – et, après lecture de ce cycle centré sur Louve, je réalise que j'avais eu le nez creux. Cette série de 7 tomes est, dans ses meilleurs moments, du sous-Thorgal ; dans ses pires, un viol de la saga de Van Hamme et Rosiński. Sans déconner... le traitement réservé à Aaricia est juste lamentable : le personnage est devenu une vraie lavette, tout juste bonne à se lamenter, là où à une époque, elle aurait pris les armes. Puis la voir enchaîner en trois jours deux tentatives de suicide (!) puis un cocufiage de Thorgal (!!!) avec le premier bellâtre venu... putaiiin... il en pense quoi, Van Hamme ? C'est du délire... personne n'a dit à Yann qu'il souillait tout l'héritage de la série, là ? Je suis consterné.

Modérément amateur aussi du traitement réservé à Vigrid – malgré une conclusion plutôt touchante. Mais ce qui se passe avant trahit pour moi l'essence du personnage. Je n'adhère pas. Un peu le même avis concernant le personnage de la Gardienne des clés... un peu humilié lui aussi. Je ne comprends pas trop ce triste sort réservé à tous ces personnages fondateurs de la mythologie Thorgal. Je ne sais pas quel était le rapport de Yann à cette série avant de s'y attaquer, mais je ne serais pas étonné qu'il n'en ait juste rien à foutre, tellement ce cycle fait du mal à Thorgal. Mais disons que cela ne m'étonne guère, pour avoir lu en novembre dernier sa conclusion au cycle Aniel, de loin l'album le plus affligeant de la série-mère (déjà bien ternie par ses deux prédécesseurs, j'en conviens).

Un petit mot sur le dessin de Roman Surzhenko (que je découvrais) quand même : bon, le bonhomme n'est pas un manchot, le dessin est décent, mais enfin... après trente-cinq albums dessinés par Rosinski, la comparaison fait mal au derche, disons-le. Le dessin ici est correct, mais seulement correct ; donc décevant. Puis le fait que Rosinski assure toujours les illustrations de couvertures n'aide pas à faire le deuil de son dessin (en plus d'être plus que malhonnête d'un point de vue commercial). Donc je ne jette pas la pierre à Surzhenko, qui fait son taf honnêtement, mais le pauvre passe après un dessinateur brillant et le fait au service d'un scénar insignifiant (quand il n'est pas consternant). Pas de chance pour lui.

Bref. Je vais poursuivre avec l'autre spin-off Kriss de Valnor (dès que j'aurai achevé de mettre la main sur tous les albums) et je verrai si celui-ci s'en tire mieux. Mais curieusement... je n'y crois pas.