Cela commence fort. On a tous les éléments du thriller.
Pour commencer, Tintin et Haddock ne savent pas où est Tournesol, ensuite ne savent pas où ils vont aller en Syldavie.
Dans cette histoire, le héros, c'est Tournesol. C'est pourquoi c'est une de mes préférées. Il a la connaissance, il sait ce qu'il fait, l'aérospatiale c'est son truc. Tintin est plus en retrait, ici ses compétences d'aventurier (coincé dans une usine nucléaire-centre de recherche atomique, sorte de CERN syldave) ne sont pas très sollicitées (à part pendant l'épisode des espions).
Haddock, lui, joue les comique-troupiers à la perfection ici. Sa relation avec Tournesol est plutôt juste (amour/désamour, dirons-nous: Tournesol l'agace et l'attendrit à la fois) et attendrissante: le capitaine, ici, loin de se cantonner au rôle de sidekick gaffeur auquel Hergé l'a habitué, prend un rôle de premier plan: il "sauve" Tournesol en lui rendant la mémoire. Le top de l'humour est que c'est un petit mot, "zouave", qui déclenche toute l'histoire... et la termine. L'importance des mots chez Hergé.
Pour moi, c'est un des Tintin où Haddock est le plus intéressant: sans trop appuyer (à l'inverse du "Tibet", où Haddock est "trop bon"), il montre son côté humain, et Tintin apparaît à côté encore plus abstrait que d'habitude.